BAILLEUX René

Par Françoise Olivier-Utard

Né le 10 octobre 1935 à Lens (Pas-de-Calais), mort le 6 février 2016 à Strasbourg (Bas-Rhin) ; ingénieur ; communiste dans le Nord puis en Alsace ; secrétaire fédéral à l’organisation du Bas-Rhin de 1968 à 1977, premier secrétaire fédéral du Bas-Rhin de 1977 à 1993.

Son père, Léon Bailleux, né le 7 mai 1901 à Denain (Nord), mort le 21 avril 1973 à Lens, fut commerçant avant de devenir, après 1940, chauffeur à la ville de Lens. Protestant d’origine, il n’était pas pratiquant. Il militait activement à la SFIO et se syndiqua à FO. Sa mère Berthe Henry, née le 18 novembre 1901 à Liévin (Pas-de-Calais), morte le 2 mai 1973 à Lens, était directrice d’école maternelle, et socialiste elle aussi. Le couple eut deux enfants, René Bailleux étant le cadet. Il fit ses études primaires à Lens, ses études secondaires au lycée Condorcet de Lens, et deux ans de classes préparatoires au lycée Faidherbe de Lille. Il entra en 1955 à l’École nationale d’Ingénieurs de Strasbourg (ENIS devenue ENSAIS par la suite), obtint le diplôme d’ingénieur-géomètre-topographe et fut embauché immédiatement à la direction départementale du Bas-Rhin de l’agriculture et des forêts. En 1990, il passa au service du département, en conséquence de la loi Defferre de 1983 sur la décentralisation. Il prit sa retraite en décembre 2000. Il s’était marié avec Sonia Mutterer, née le 24 mars 1935 à Strasbourg (Bas-Rhin). Ils eurent deux fils.
René Bailleux avait été sensibilisé aux questions politiques dès son enfance, par un milieu socialiste favorisant les discussions et engagé dans les luttes. Il choisit cependant le Parti communiste sur la base de la lutte anticolonialiste et de la lecture des textes de Marx, qu’il avait trouvés à la Maison du peuple de sa ville natale. Il obtint sa carte du PCF en 1953, à Lille (Nord). Dans sa cellule il côtoyait Jean Kanapa* et Jean Colpin*.
Quand il arriva à Strasbourg en 1955, il mit sur pied la section des étudiants communistes, qui compta bientôt une centaine de membres, assez en marge cependant de la fédération départementale. Il était invité aux réunions du comité fédéral en tant que secrétaire de ville de l’UEC.
Il fut élu directement au bureau fédéral en 1966 sur proposition de la section de Strasbourg-Neuhof, et suivit une école d’un mois en 1968 à Viroflay. En septembre de la même année, il devint secrétaire fédéral à l’organisation, au départ d’Alphonse Boosz*.
Il accéda au poste de premier secrétaire de la fédération en 1977 et fut réélu jusqu’en 1993. Son élection marquait un tournant dans la vie politique de la fédération alsacienne, qui avait été jusque-là assez peu ouverte aux Français de l’intérieur et aux intellectuels. Il organisa les campagnes de diffusion de la politique nouvelle du programme commun, chercha un rapprochement à la base avec les chrétiens alsaciens. Il se heurta toutefois à la hiérarchie catholique.
Le voyage de Georges Marchais* en Alsace, au printemps 1977, avait eu un effet important de mobilisation dans les cellules et de médiatisation dans l’opinion publique. Lorsque la gauche arriva au pouvoir en 1981 et que le PCF devint un parti de gouvernement, les efforts de la fédération se portèrent sur les questions concrètes régionales, en particulier dans la bataille pour l’emploi à « la Cellulose » de Strasbourg en 1982. Mais, les contradictions liées à la situation politique ne purent être surmontées et démobilisèrent une partie des militants.
Candidat aux cantonales en 1972, René Bailleux obtint 14 % des voix, ce qui était en Alsace un bon score. Il fut aussi candidat aux élections municipales sur la liste d’Union de la gauche conduite par le socialiste Étienne Trocmé, en 1983, mais il ne fut pas élu, la gauche étant trop faible à cette époque à Strasbourg. Candidat aux élections législatives, il subit le déclin du parti et n’obtint que 8,81 % de voix en 1978 et 4,5 % en 1981. Il fut encore candidat en 1986.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article15499, notice BAILLEUX René par Françoise Olivier-Utard, version mise en ligne le 20 octobre 2008, dernière modification le 14 février 2016.

Par Françoise Olivier-Utard

SOURCES : Entretiens du 10 juin 2001 et du 15 janvier 2002. — DNA, 9 février 2016.

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