Par Hugues Lenoir
Né le 2 octobre 1959 à Montpellier (Hérault) ; militant de la Fédération anarchiste et de la CNT-F ; technicien à la météo.
Luc Bonet est le fils de Francisco Bonet (Paco) qui naquit le 17 avril 1912 à Espluga de Francoli (Espagne) et qui immigra en France à la suite de la révolution sociale en 1939, et de Gramage Agueda née le 1er septembre1923 à Sax (Espagne), dont l’arrivée en France date de 1924. Son père, peintre en bâtiment, fut d’abord militant du POUM au début de la révolution espagnole, puis il milita à la CNT pendant la guerre après mai 1937. Il fut officier (lieutenant) durant la guerre civile et durant un temps sur le front d’Aragon. En France, durant l’exil, il faisait partie du groupe 504 des travailleurs espagnols. Il resta adhérent de l’organisation CNT jusqu’à 1947. Sa mère, femme de ménage, fut une adhérente éphémère et non militante des FIJL (Jeunesses libertaires) de 1945 à la fin de 1947 (?) environ.
Luc Bonet vit avec Christine Mauget, ancienne militante de la Fédération anarchiste et durant plusieurs années responsable nationale au Planning familial comme membre du bureau national. Il passa un bac C et fut embauché en septembre 1979 comme technicien à Météo-France où il travaille toujours. Après une reprise d’études tout en travaillant, il obtint une licence de philosophie en 1997 à l’université de Poitiers.
Dans sa jeunesse, son environnement politique fut marqué par les relations étroites qu’entretenaient ses parents et la famille de Théophile Luce, parrain français de son père lors de la Retirada, ancien trotskiste devenu responsable au Parti socialiste de l’Hérault (conseiller général, maire de Mauguio – La Grande Motte).
Au début des années 1980, Luc Bonet vécut à Paris où il participa au CPCA (Centre de propagande et de culture anarchiste) qui éditait un bulletin ; il contribua à la rédaction parisienne d’IRL (Informations et réflexions libertaires) puis il co-fonda avec d’autres (René-Pierre Carriol, Françoise Graziani) la revue Noir et Rouge qui reprenait un titre connu des années 60.
En 1984, à Poitiers où il déménagea, il adhéra à la Fédération anarchiste et participa à la création du groupe Berkman. En coordination avec Jean-Pierre Levaray (Rouen), il fonda à Poitiers, en 1992, le label de rock alternatif « On a faim ! Label », qu’il quitta trois ans plus tard. Il fut secrétaire général de la FA durant un mandat de 1992 à 1994. Organisation dont il démissionna en 1999 sans désaccord idéologique mais au motif que l’outil FA était inadéquat pour une pratique de terrain.
Dès lors, il se consacra au syndicalisme. À l’été 1995, il rejoignit la CNT-F (dite des Vignolles) après avoir milité à la CFDT Météo de 1980 à 1991. Il fut l’un des cofondateurs de la CNT à Poitiers. Il est trésorier de l’UL-CNT Poitiers depuis sa création en 2000. Il est l’auteur de nombreux articles dans la presse libertaire : CPCA, IRL, Noir et Rouge, Le Monde libertaire, REFLEXes, Combat syndicaliste, Les Temps maudits.
Par Hugues Lenoir
ŒUVRE : « Les anarchistes et la question syndicale », Noir et Rouge, n° 1, 1986. « Spinoza : un philosophe "bon à penser" pour l’anarchisme », Le Monde libertaire, n° 915, 20-26 mai 1993. « Anarchosyndicalisme : en finir avec un schéma révolutionnaire obsolète », Les Temps maudits, n° 22, 2005.
SOURCE : Témoignage direct, septembre 2008.