BAILLY André. Pseudonyme à Moscou : MARTIN Georges

Par René Lemarquis, Claude Pennetier

Né le 10 octobre 1904 à Paris (XVe arr.), mort le 20 juin 1974 à Clichy-la-Garenne (Hauts-de-Seine) ; plombier-couvreur ; militant communiste d’Issy-les-Moulineaux (Seine) ; élève de l’École léniniste internationale.

Né d’un père inconnu et de Georgina Bailly, marchande des quatre saisons décédée en avril 1916, André Bailly fréquenta deux années jusqu’à l’âge de onze ans l’école communale sans obtenir le certificat d’études. Il commença à travailler en juillet 1916 comme garçon de courses. Il fit son service militaire comme 2e classe dans le génie de novembre 1924 à mai 1926. Marié, il avait deux enfants lorsqu’il perdit sa compagne décédée en juillet 1931. Il exerçait alors le métier de plombier-couvreur.

André Bailly adhéra au Parti communiste en novembre 1923 et milita d’abord à Issy-les-Moulineaux (rayon de Malakoff) et fut affecté ensuite dans une cellule d’entreprise du rayon de Boulogne (Seine). Revenu en 1926 au sous-rayon d’Issy il était rattaché à la cellule de l’usine Voisin. Il fut alors élu au comité du sous-rayon et délégué à la conférence régionale de Clichy de 1928.

Devenu membre du comité du 5e Rayon il fut nommé en 1930 au bureau de ce rayon. Il cessa quelques mois de militer lors du décès de sa femme. En avril 1934, il était membre du comité du sous-rayon d’Issy et secrétaire du Rayon de Malakoff à la suite d’une conférence de ce rayon. Il était également membre du comité régional de Paris-Sud.

André Bailly appartint dès 1924 au syndicat unitaire des métaux. En 1926 il militait au syndicat du bâtiment général où il fut secrétaire par intérim de la section technique « plombiers-couvreurs ». De 1922 à 1931, il était secrétaire du comité intersyndical et participa, à ce titre, à divers mouvements dans les usines d’Issy (Voisin, FAM...). Il fut, en 1932, responsable d’une grève de plombiers. En décembre 1933, débauché, il était en chômage. Il avait été plusieurs fois poursuivi pour collage d’affiches et distribution de tracts. Il avait été condamné à un mois de prison avec sursis pour recel... de deux paquets de cigarettes que sa compagne, employée à la Manufacture des tabacs d’Issy, lui avait donnés ! Ce fait relevé par la section des cadres fut considéré sans importance puisqu’elle le jugea « bon » (note A. A5) et donna son accord pour son envoi à l’ÉLI. Julien Soutan* le signala également dans un rapport interne comme faisant du « bon travail ». Il arriva à Moscou le 20 mai 1934 et prit le pseudo de Georges Martin. André Bailly semble avoir quitté l’école léniniste le 4 avril 1935.

On le retrouve en 1939 à Malakoff à l’occasion de son mariage le 6 septembre avec Renée Grandclerc, mariage dissous en 1946. Plombier, il se remaria le 30 avril 1949 avec Jeanne Druyts, cantinière, à Clichy-la-Garenne où il mourut en juin 1974 à soixante-dix ans. En 1949, ses témoins étaient Paul Gland*, tourneur, militant de Malakoff et son épouse Marie-Louise Gland, soudeuse.

Rien ne témoigne d’un militantisme communiste actif à Clichy dans la période 1949-1974 ; son nom ne figure pas parmi les candidats aux élections municipales.

Il n’est pas exclu qu’il se confonde avec Bailly (sans prénom connu) qui en 1945-1948, était collaborateur du comité central changer de suivre l’ARAC et le Secours populaire français. Pierre Kaldor, dirigeant du SPF, déclara à Axelle Brodiez, « Régulièrement je rencontrais quelqu’un du Parti communiste qui, comme on le disait à l’époque, suivait les organisations de masse [...] il s’appelait Bailly [...] c’était si vous voulez l’intermédiaire autorisé. » (Axelle Brodiez, Le Secours populaire français, 1945-2000, thèse, Paris VIII, 2004, p. 175)

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article15504, notice BAILLY André. Pseudonyme à Moscou : MARTIN Georges par René Lemarquis, Claude Pennetier, version mise en ligne le 20 octobre 2008, dernière modification le 24 janvier 2009.

Par René Lemarquis, Claude Pennetier

SOURCE : RGASPI, Moscou, 517 1 1663 ; 495.270.1019 : autobiographies des 14 avril 1934 et 20 mai 1934 ; questionnaire à l’entrée à l’ÉLI.

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