MELGAR Floréal, Julien, Christophe [Dictionnaire des anarchistes]

Par Hugues Lenoir

Né le 8 mars 1949 à Paris XVIIIe ; militant de la Fédération anarchiste ; fondateur de Radio libertaire ; correcteur ; syndicaliste CGT du Livre.

Il est le fils de Gisèle Robin, née le 28 janvier 1930 à Senonches (Eure-et-Loir), femme au foyer puis employée de bureau à l’Industrie biologique française à Gennevilliers (Hauts-de-Seine), et de Juan Melgar Rodriguez, né le 13 mai 1914 à Algeciras (Espagne) et décédé le 18 septembre 1971 à Villejuif (Val-de-Marne), ouvrier maçon dans le bâtiment, d’abord chez Davum à Villeneuve-la-Garenne, puis Saunier & Duval à Gennevilliers, adhérent et militant de la CNT espagnole (régionale andalouse) jusqu’à son départ pour l’exil en France en 1939. Il resta pendant quelques années encore adhérent de la CNT mais sans plus militer. Floréal Melgar vit aujourd’hui à Paris.

Floréal Melgar interrompit ses études au lycée technique de Clichy en fin de premier trimestre de terminale. C’est titulaire du CEP et du BEPC qu’il entra dans la vie active. Il fut employé de banque (1967-1970) avec interruption durant son service militaire, puis employé menuisier dans une entreprise de photographie industrielle (1971-1974), opérateur de prise de vue sur microfilm (1974-1977), permanent technique comme photo-compositeur et metteur en page du Monde libertaire pour la Fédération anarchiste (1977-1979) et enfin correcteur de presse (1981-2006), essentiellement au Journal officiel et au Figaro.

Dès son adhésion à la Fédération anarchiste, en 1970, il fut fortement influencé par d’autres militants, principalement Maurice Joyeux*, ainsi que Jean Barrué, Suzy Chevet*, Paul Chenard et Gaston Leval. Il milita d’abord au groupe Louise-Michel (Paris XVIIIe) de la FA, de 1970 à 1981, puis au groupe parisien du XIVe, qui deviendra le groupe Maurice-Joyeux*, de 1981 à 2003.

Au sein du groupe Louise-Michel, il fut membre du comité de rédaction de la
revue La Rue de 1973 à 1983. À la Fédération anarchiste, il fut membre à plusieurs reprises du comité de lecture du Monde libertaire mensuel puis du Monde libertaire hebdo. Il fut mandaté comme secrétaire aux relations internationales durant une année ; secrétaire à la programmation de Radio libertaire en 1984-1985 et administrateur de la librairie Publico.

Par ailleurs, Floréal Melgar participa à la délégation de la Fédération anarchiste française au congrès de l’Internationale des fédérations anarchistes de Carrare (Italie), en mars 1978, marqué par la vive opposition entre représentants français et espagnols quant au désir de ces derniers de voir les organisations spécifiques anarchistes créer ou renforcer, dans leur pays respectif, une organisation syndicale de type CNT.

Il y participa à la rédaction de la motion sur la violence. Puis il représenta la FA, avec Jean-Louis Laredo, au 5e Congrès de la CNT espagnole (le premier de la période post-franquiste), à Madrid, en décembre 1979. Après la scission intervenue à l’issue de ce congrès, il prit nettement position en faveur de la CNT dite « historique », contre la CNT dite « rénovée » (future CGT espagnole). Position qu’il exprima à l’époque dans Le Monde libertaire et dans la revue La Rue n° 28. Rédacteur régulier du Monde libertaire, mensuel puis hebdo, il signe le plus souvent de son seul prénom, Floréal, mais aussi sous les pseudonymes de Jean Robin ou d’Hélène Roman.

Floréal Melgar rédigea, dans Le Monde libertaire hebdo, durant plusieurs années, des billets d’humeur sous la rubrique « A la petite semaine » (250 livraisons).

Avec Jacky-Joël Julien et Gérard Caramaro, il fut l’un des cofondateurs, en septembre 1981, de Radio libertaire. Il négocia avec Yves Peyraut, auprès de la Haute Autorité de la communication audiovisuelle, l’attribution d’une fréquence sur la bande FM pour Radio libertaire, enfin obtenue en 1983. Sur l’antenne de Radio libertaire, il anima plusieurs émissions : L’Invité quotidien (1981-1984), avec les deux autres cofondateurs de cette station ; l’émission Prison, avec Teresa Lozano Nieto (1982-1983), puis Ras les murs, avec Jacques Lesage de La Haye, Nicole Fontan et Pascal Matrat (1998-2003) ; Avis de tempête, avec Jacques Lesage de La Haye, Nicole Fontan et Patrick Marest (1996-1997), émission à caractère polémique où furent invités, entre autres, André Comte-Sponville (philosophe), Gérard Miller (psychanalyste), Christian Piquet (LCR), Thierry Meyssan (Réseau Voltaire), Alain Vogelweith (Syndicat de la magistrature) ; À rebrousse-poil (1995-1999), avec Jean Verlinde ; et surtout La Mémoire sociale (1991-2003).

Membre de l’association Thank you Ferré dès sa création, en 1994, il en devint le responsable légal en décembre 2001. À ce titre, il anime depuis cette date, avec un groupe d’amis venus d’horizons divers, le Forum Léo-Ferré à Ivry-sur-Seine (Val-de-Marne), une salle de spectacles consacrée, selon l’expression de son principal fondateur, Joël-Jacky Julien, à la « chanson d’expression française non crétinisante ».

De 1981 à 2003, il a été adhérent du syndicat des correcteurs (syndicat du Livre CGT).

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article155042, notice MELGAR Floréal, Julien, Christophe [Dictionnaire des anarchistes] par Hugues Lenoir, version mise en ligne le 25 avril 2014, dernière modification le 25 avril 2014.

Par Hugues Lenoir

ŒUVRE : « La sexualité et les couches sociales », La Rue, n° 17, premier trimestre 1974. « De sa renaissance au Ve congrès de Madrid, la longue marche de la CNT », La Rue, n° 28, premier trimestre 1980. Rédacteur régulier au Monde Libertaire (exemples) : « Affaire Rushdie : les esclaves de Dieu », n° 742, 9 mars 1989. « Mort de François Mitterrand : la fin d’une imposture », n° 1026, 18-24 janvier 1996. « Anarchisme et syndicalisme. Le congrès anarchiste international d’Amsterdam », n° 1108, 29 janvier-4 février 1998. À la petite semaine, Paris, Éditions du Monde libertaire (1997).

SOURCE : Témoignage direct, décembre 2008.

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