NONY Jacques, Marcel [Dictionnaire des anarchistes]

Par Hugues Lenoir

Né le 18 octobre 1951 à Périgueux (Dordogne) ; militant anarchiste et de la CNT ; instituteur spécialisé.

Il est le fils de Marguerite Fulgence, née le 14 janvier 1914 à Bordeaux, décédée le 2 juillet 1995 à Périgueux, qui était employée de commerce à la maison Lassère, rue des Chaînes à Périgueux, et de François, Benoît, Antonin Nony, ouvrier à la SNCF, né le 12 janvier 1914 à Tarnac (Corrèze), décédé le 13 janvier 2000.

Sa mère était autodidacte et révoltée, de culture chrétienne ; son père, athée et proche du PC. Tous deux se réclamaient pourtant d’une sensibilité d’extrême gauche. La sœur de Jacques Nony, Christiane, est aussi libertaire, tout comme sa compagne d’aujourd’hui, Catherine Tostivint, qui milite avec lui au Collectif libertaire Marius-Jacob de Périgueux et à la CNT.

Après un bac scientifique en 1969 au lycée Bertran-de-Born, à Périgueux, il fit une année de prépa en math sup à Bordeaux, puis deux années de fac en maths-sciences physiques à Bordeaux ; ensuite, il entra à l’École normale de Périgueux. Instituteur à Sarlat en 1974-1975, il fut instituteur spécialisé dans l’AIS (adaptation et intégration scolaire) toujours en Dordogne, à Terrasson, Montignac, Périgueux, Chamiers, Trélissac de 1976 à sa retraite en octobre 2007.

Entre 1967 et 1969, Jacques Nony participa à des collages antimilitaristes puis en 1972 et 1973, durant quelques mois, à un cercle de jeunes sympathisants Lutte ouvrière. De 1973 à 1976, il milita à l’Union ouvrière, scission de Lutte ouvrière sur des bases ultra-gauche et post-situationniste. Dans ce cadre, il participa activement aux luttes de solidarité avec les militants anti-franquistes espagnols et aux luttes sociales dans les entreprises bordelaises. Son évolution idéologique le conduisit, entre 1976 et 1978, à prendre part aux initiatives visant à regrouper un milieu libertaire large sur Périgueux.

De 1978 à 1993, il œuvra à la création et à l’animation d’un groupe de militants et de militantes qui se réunissaient au sein du Collectif autonome périgourdin, un regroupement de personnes venant de l’écologie politique libertaire et radicale, d’anarchistes, de militants de la CNT-AIT, d’espérantistes autour d’un ex-compagnon de Socialisme ou barbarie, Jacques Grégoire, qui militait également au Mouvement des auberges de jeunesse, de militants ant-icarcéraux et d’antimilitaristes. Un local fut loué en 1978 au 10, boulevard Stalingrad à Périgueux. Ce collectif libertaire devint après quelques années le CASDAL (Centre d’animation sociale et de documentation alternatif et libertaire).

Pendant toutes ces années, le collectif eut une activité militante importante contre le nucléaire et sur le terrain antimilitariste localement mais aussi à l’extérieur du département (La Hague et Golfech). Le CASDAL développa une bibliothèque de prêt et la solidarité active entre membres et organisa mensuellement des soirées de libre expression dites « hootenanny » au cours desquelles se produisirent des amateurs dans divers domaines d’expression : poésie, chanson, musique, théâtre, marionnettes… Après une éphémère publication, K’Anar, une feuille mensuelle, Sur le Pouce, parut pendant plusieurs années.

De 1992 à 2001, Jacques Nony milita à la CNT-AIT et participa aux activités militantes contre le tunnel du Somport. En 1995, malgré « la déprimante scission chez les cénétistes », il s’impliqua fortement dans la lutte contre les mesures Juppé attaquant la Sécurité sociale, les retraites… Ent 2001 et 2002, il se définit comme un « électron libre » après la dissolution du syndicat Interco de la CNT-AIT de Dordogne à la suite du congrès de Besançon en 2001.

Début 2003, il participa à la création d’un collectif libertaire à Périgueux qui devint par la suite le Collectif libertaire Marius-Jacob.

En 2003, 2004 et 2005 le Collectif libertaire (CL) organisa des « forums sociaux libertaires ». Celui de 2005 eut lieu à Sarlat avec une aide logistique de la FA, la présence d’éditeurs et de Radio libertaire. En 2003, il se syndiqua à la CNT (dite Vignoles) et adhéra à la Fédération anarchiste de 2003 à 2006, participant à la création du groupe Emma-Goldman de Périgueux. Il quitta ce groupe à l’été 2006, souhaitant éviter la dispersion et privilégier le travail au sein du Collectif libertaire dont le but est de rassembler localement les maigres forces libertaires au-delà des seuls groupes « reconnus » nationalement.

Le Collectif libertaire co-organisa mensuellement (avec la FA et l’UL CNT) pendant deux années (2006-2007) des cafés libertaires à partir de vidéos sur des sujets d’actualité ou historiques dans un bar associatif, Les Thétards, qui dut finalement fermer pour, officiellement, des raisons de sécurité, le quartier médiéval étant en restauration.

Pendant trois ans, entre 2004 et 2006, il participa à la chorale libertaire CLASS 24 (Chorale libertaire pour une alternative sociale solidaire) qui intervint dans de nombreuses manifestations.

En 2005, Jacques Nony anima une chronique hebdomadaire sur les mouvements insurrectionnels et libertaires à la radio libre locale, Radio 103.

Puis, de 2006 à 2008, il reprit avec sa compagne l’émission libertaire hebdomadaire Bastaya, qui tentait, à travers la presse libertaire et les articles des nombreux sites Internet, d’apporter un point de vue subversif dans une optique anarchiste. Dans le même temps, il agit à RESF dans le « comité de soutien aux sans-papiers » avec les militants et les militantes du CL. En 2009, Jacques Nony est membre de l’APCD (Action des précaires et chômeurs de Dordogne) et, ,avec le Collectif libertaire, il participe très activement au « comité de soutien aux inculpés du 11 novembre » à propos de l’affaire Tarnac.
Enfin, depuis le début de l’année 2009, il est engagé dans la reconstitution d’une Union locale CNT à Périgueux.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article155050, notice NONY Jacques, Marcel [Dictionnaire des anarchistes] par Hugues Lenoir, version mise en ligne le 25 avril 2014, dernière modification le 25 avril 2014.

Par Hugues Lenoir

ŒUVRE : Des articles non signés dans Le Caillou dans la fronde entre 1981 et 1985 ;
- Sur le pouce, chaque mois de mars 1985 au numéro de l’été 1992 ;
- Noir Périgord (2005) ;
- Le Bolet noir : « Réhabiliter l’Inutile », n° 1, février 1999, « S’affranchir de la peur », n° 2, mars 1999. « Ne pas participer », n° 3, avril 1999 ;
- Le Monde libertaire : « Vous saurez tout sur l’anarchie », n° 1440, du 25 au 31 mai 2006. Brochure (non signée), Mai 68 quelques repères historiques, Infokiosques, 2008.

SOURCE : Témoignage direct, décembre 2009.

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