PATIN Jean-Pierre, Armand, Henri, Louis [Dictionnaire des anarchistes]

Il est le fils d’Armand Patin, aujourd’hui décédé, et de Jeannine Carémé, née à Paris en 1930, qui fut infirmière à l’hôpital de Garches et à l’hôpital Bichat (Paris XVIIIe). Jean-Pierre Patin, aujourd’hui retraité de la RATP, habite depuis 1976 à Paris où il partage sa vie avec Eliane Michel. Il a eu avec sa première compagne, Josiane Patin, un enfant aujourd’hui conducteur de métro à la RATP.

Après un certificat d’études obtenu en 1963, de 1964 à 1976 il cumula les petits boulots : ouvrier en atelier et dans une usine d’automobiles, puis employé dans l’hôtellerie, la restauration et sur une remontée mécanique en Savoie. En 1976, il entra à la RATP comme machiniste.

Son engagement trouva son origine pour une part chez Louis Carémé, son grand-père, qui était un militant communiste « pur et dur » (sic). Jean-Pierre Patin déclare avoir commencé « à prendre conscience en 1968 de la réelle nécessité pour les travailleurs de s’organiser pour mieux se défendre » et participa alors, faute de mieux, à l’occupation de la MJC de la cité Beauregard (Yvelines) où il habitait.

En 1974, il tenta de créer une section syndicale CFDT avec les salariés de la remontée mécanique de Tignes, en Savoie, ce fut l’occasion de sa première grève et de son premier licenciement. En 1976, il fut embauché à la RATP et milita de 1976 à 1981 à la CGT de la Régie. Il participa activement à la grève de 1978 et au blocage de Paris par les bus ainsi qu’aux occupations de dépôts, en 1981, qui seront, durant le conflit, évacués par les forces de l’ordre.

En 1981, il quitta la CGT, trop engagée pour lui dans le programme commun de la gauche. Il adhéra alors à la CFDT, dont il devint quelque temps après permanent, de 1984 à 1988. Il resta dans cette organisation jusqu’en 1988.

Il participa alors très activement au mouvement des nettoyeurs du métro à l’époque employés par la Comatec qui aboutit à l’occupation du siège de la RATP avec les travailleurs du nettoyage et à une nouvelle évacuation par les forces de l’ordre.

C’est à cette époque qu’il rencontra Régis Faudot et Robert Gerin , militants anarchistes avec qui il milita au sein de la coordination anarcho-syndicaliste de la RATP qui avait comme organe le journal Voie libre. Dans la même période, il rencontra des militant du groupe Pierre-Besnard de la FA, qui couvraient le conflit des nettoyeurs du métro pour Radio libertaire, avec qui, quelque temps, plus tard il forma le groupe La Cecilia, puis le groupe Ubu, de la Fédération anarchiste. Il assista aux congrès de la FA d’Angers, de Rouen et de Lille.

En désaccord avec les orientations de la CFDT, il réadhéra de 1988 à 1999 à la CGT, sur les listes de laquelle il fut élu délégué du personnel (DP) et du comité départemental économique et professionnel (CDEP). Il anima la grève d’un mois avec occupation des dépôts de 1995.

Il quitta à nouveau la CGT en 1999, en désaccord avec la façon dont elle négociait les 35 heures et en raison de « son manque de respect pour les décision votées par les travailleurs ».

Il prit part à la création de SUD-RATP, où il fut élu comme DP et au CDEP et membre du bureau syndical. Il participa activement aux manifestations contre le CPE et à la grève de 2003, encore avec occupation et évacuation.

Mais il rompit en 2006 avec SUD-RATP, qui était contre toute unité d’action à la RATP, et rejoignit une fois encore la CGT où il milita jusqu’à son départ à la retraite. Durant tout son parcours syndical, il fut régulièrement délégué aux congrès syndicaux bi- et trisannuels de la CFDT-RATP et de la CGT-RATP.
Dans le cadre de son activité syndicale, il n’occulta jamais son engagement libertaire et à la FA. Depuis 1981, il participait aux Chroniques syndicales sur Radio libertaire lors des conflits à la RATP.

Après avoir milité au début des années 1990 au groupe Louise-Michel, en 2009 il rejoignit le groupe anarcho-syndicaliste Pierre-Besnard de la Fédération anarchiste.