ROINARD Paul Napoléon [Dictionnaire des anarchistes]

Par Rolf Dupuy

Né le 4 février 1856 à Neufchatel-en-Bray (Seine Inférieure), mort le 28 octobre 1930 à Courbevoie. Ecrivain et poète collaborateur de la presse libertaire.

Après avoir rompu avec sa famille et abandonné des études de vétérinaire, Paul Napoléon Roinard arriva à Paris où il allait fréquenter la bohême artistique et les milieux anarchistes. Il fut l’un des fondateurs du groupe La Butte. En 1886 il publiait son premier recueil de poèmes intitulé Nos plaies où il dénonçait la société bourgeoise, les religions et l’Etat. Il collaborait notamment à l’hedomadaire individualiste L’En dehors (1891-1893) de Zo d’Axa ainsi qu’à La Revue libertaire (1893-1894) d’Henri Guérin.

Lors de la période de la propagande par le fait et à l’été 1894 lors du procès des Trente (voir Elisée Bastard), il se réfugia à Bruxelles. Il collabora par la suite à L’Humanité Nouvelle (1897-1903) d’Augustin Hamon puis, de retour à Paris, à Génération consciente (1908-1914) d’Eugène Humbert et pendant la Première Guerre mondiale à la revue littéraire et pacifiste La Caravane (Paris, 1914-1919) de Paul Charrier.

En 1908, il avait vainement cherché à faire représenter sa pièce lyrique Les Miroirs, dont il avait échafaudé les décors monumentaux dans l’institution de Pauline Dupont.

Après la guerre il publia de nombreux poèmes notamment dans Le Réveil de l’esclave (1920-1925) de Lorulot, La revue anarchiste (1922-1925) de S. Faure et la série quotidienne du Libertaire (1923-1925).

Après la mort du poète, une société des Amis de Paul-Napoléon Roinard fut constituée, et son nom fut donné à une rue de Courbevoie.

« Sa taille était haute, sa poitrine large et sa tête léonine, au front vaste, s’éclairait d’attentifs yeux, au bleu pâle très doux », écrivit de lui Jeanne Humbert.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article155079, notice ROINARD Paul Napoléon [Dictionnaire des anarchistes] par Rolf Dupuy, version mise en ligne le 16 avril 2014, dernière modification le 8 juillet 2020.

Par Rolf Dupuy

ŒUVRE : Nos plaies, (1886) - Cantique des cantiques, (1891) - La mort du rêve, (1902) - Sur l’avenue sans fin, (1906) - Les Miroirs, moralité lyrique en cinq phases, huit stades, sept gloses et en vers, (1908) - La Légende rouge, (1921) - Chercheurs d’impossible, (1929). Roinard fut également le directeur de la revue Septentrionales et collabora aux journaux La Plume et La phalange.

SOURCES : R. Bianco, Un siècle de presse anarchiste…, op. cit. — L’En-Dehors, 15 décembre 1930 (nécrologie de G. de Lacaze Duthiers). — Jeanne Humbert, « Paul Napoléon Roinard », Pensée et Action 11-12, 1946. — Notes de Marianne Enckell.

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