TRIGAUX Gaston [Dictionnaire des anarchistes]

Par Dominique Petit, Rolf Dupuy

Né le 22 novembre 1900 à Reims ; mort le 13 mars 1992 à Hennebont (Morbihan) ; plombier-couvreur ; militant de l’UA, de la FAF à Paris, au Kremlin-Bicêtre (Val-de-Marne), à Antony (Hauts-de-Seine) et à Arcueil (Val-de-Marne), gérant du Libertaire.

Gaston Trigaux avait été incorporé à l’armée le 16 mars 1920. Il avait effectué son service militaire au 26e et 412e régiments d’infanterie et avait été libéré le 2 mars 1922. Durant son service, il fut condamné le 11 janvier 1921, par le Conseil de guerre de la 20e Région à 6 mois de prison avec sursis, pour refus d’obéissance et outrages par menaces envers un supérieur, en dehors du service, peine amnistiée par la suite. Du 1er avril 1921 au 13 janvier 1922, il avait participé à la campagne du Levant (Syrie, Liban).
Le 1er mai 1922, il habitait 2 route de l’Hay à Arcueil (Val-de-Marne) .
Le 16 avril 1924, Gaston Trigaux épousa, à Arcueil, Marie-Louise Senée. Ils eurent trois enfants.
Le 22 mars 1926, il demeurait 5 rue de l’Etoile à Arcueil.
Jusqu’en 1929, il avait milité au sein du groupe anarchiste des XIIe et XIVe arrondissements de Paris.
En mars 1929 il avait été candidat abstentionniste lors des élections municipales dans le quartier Croulebarbe (XIIIe arr.).
Il fut ensuite désigné secrétaire du groupe du Kremlin-Bicêtre (Val-de-Marne).
Gaston Trigaux, qui demeurait 5 rue de l’Etoile à Arceuil et figurait en 1930 sur la liste d’anarchistes de la région parisienne.
Il fut le gérant du Libertaire de février à décembre 1932 où il fut remplacé par Lucien Chatelain.
Le 3 avril 1932, Trigaux représentait le groupe d’Antony au congrès de la Fédération anarchiste de la région parisienne. Il y prit la parole pour faire cesser la polémique entre Pierre Besnard de la CGT-SR et l’Union anarchiste.
Il fut de nouveau candidat antiparlementaire de l’Union Anarchiste-Communiste Révolutionnaire (UACR) à Sceaux lors des élections législatives du 1er mai 1932.
Le 2 juillet 1932, Trigaux qui était en état d’ivresse, prit la parole à une réunion du Comité d’intiative de la Fédération anarchiste de la région parisienne, pour défendre la CGT-SR, il avait violemment injurié les assistants.
Dans Le Libertaire des 9 et 16 décembre 1932, il convoquait « tous les copains du groupe d’Antony, au café du Lapin Sauté, avenue d’Orléans à Antony. »
Le 12 janvier 1933, il était orateur au nom de la CGT-SR, avec Jean Gally du Libertaire à un meeting pour l’amnistie à la salle Jean Jaurès de la mairie de l’Hay-les-Roses.
Le 10 février 1933, il participa à une manifestation de chômeurs devant la mairie de L’Hay-les-Roses et y prenait la parole. A la suite d’une bagarre avec les gardiens de la paix, il avait été légèrement contusionné.
En mai 1933, il avait été délégué de l’Union anarchiste au Congrès d’Orléans.
Il fut le délégué du groupe du Kremlin-Bicêtre au congrès de la Fédération anarchiste parisienne tenu le 4 juin 1933. Il s’y opposa à l’instauration d’un timbre mensuel pour les cotisations, déclarant que cela était contraire au principe du fédéralisme. Il fut désigné membre de la Commission administrative de l’UA à son congrès tenu à Orléans les 14, 15 et 16 juillet 1933.
Il fut également délégué au congrès des 20-21 mai 1934 tenu à Paris, dit congrès de l’unification. Il y émettait des critiques à l’égard du Libertaire.
Le Libertaire du 15 février 1935 notait qu’il était le correspondant pour Arcueil du Groupe anarchiste inter-communal de la banlieue Sud de l’UA.
Le 13 novembre 1935, il était orateur, lors d’une réunion publique contre la guerre et l’union sacrée, du groupe des IIIe et XIIIe arrondissements. Il évoqua « les guerres internationales faites sur le dos des ouvriers, du militarisme, soutien des gouvernements » qui rappelaient « l’assassinat à Orléans du camarade Legay, pour avoir crié, A bas la guerre ! »
Il figurait en 1935 sur la liste de vérification de domiciles d’anarchistes en région parisienne.
Le 8 janvier 1936, le tribunal de Reims le condamnait à 8 jours de prison, pour abandon de famille.
En 1936 il était le secrétaire du groupe anarchiste indépendant d’Arcueil adhérent à la Fédération anarchiste de langue française (FAF).
Le 14 septembre 1937, une perquisition avait été effectuée à son domicile, à la suite des attentats de l’Étoile, un revolver 8 mm et des munitions de différents calibres avaient été saisis.
Trigaux militait également au sein des syndicats, il avait été membre du Syndicat Unique du Bâtiment (SUB) et de la CGT-SR. Ses coordonnées avaient été relevées sur des listes d’adhérents de ces deux organisations, saisies au cours de la perquisition effectuée le 7 octobre 1938, chez Igoroff, militant révolutionnaire bulgare.
Il avait été mobilisé du 15 septembre 1939 à juin 1940.
Le 24 septembre 1942, considéré comme suspect, il était pris dans une opération de police et interné au camp de Pithiviers (Loiret) le 10 octobre, d’où il était dirigé le 12 avril 1944 en Allemagne où il avait été employé dans une entreprise de construction de Rothau. Libéré par les troupes alliées, il avait été rapatrié en septembre 1945.
Depuis fin 1947, il vivait séparé d’avec Marie-Louise Senée.
En 1949 il figurait toujours sur les listes de domiciles d’anarchistes de la région parisienne à surveiller.
Le 1er mars 1956, il se maria à Arcueil avec Marguerite, Mathurine Cano.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article155099, notice TRIGAUX Gaston [Dictionnaire des anarchistes] par Dominique Petit, Rolf Dupuy, version mise en ligne le 18 avril 2014, dernière modification le 17 décembre 2021.

Par Dominique Petit, Rolf Dupuy

SOURCES :
Le Libertaire années 1932-1934 — Le Combat syndicaliste année 1936 — Archives nationales. Fond de Moscou 200 10216/170 — Archives de la Préfecture de police Ba 1900, 211 W 2, 1 W 805 (dossier transmis par Gilles Morin) — Notice Gaston Trigaux du Dictionnaire des militants anarchistes — Fichier des décès (INSEE) — Archives départementales de la Marne. État civil — Archives de Paris. Recrutement militaire de la Seine, 3e bureau. Matricule n°4864, classe 1920.

rebonds ?
Les rebonds proposent trois biographies choisies aléatoirement en fonction de similarités thématiques (dictionnaires), chronologiques (périodes), géographiques (département) et socioprofessionnelles.
Version imprimable