BAILLY Robert, Jean, Gabriel, Edmond

Par Jacques Girault, Gilles Morin, Florence Regourd

Né le 17 septembre 1901 à Saint-Valérien (Vendée), mort le 2 janvier 1985 à La Roche-sur-Yon (Vendée) ; instituteur ; militant syndicaliste, responsable départemental et national du SNI ; secrétaire de la fédération SFIO de Vendée (1954-1965) ; maire de Saint-Valérien (1953-1965).

Fils de cultivateurs, Robert Bailly, ancien élève de l’École normale d’instituteurs de La Roche-sur-Yon (Vendée), revenu du service militaire en 1923, obtint un poste d’instituteur à Saint-Étienne-du-Bois et épousa, en août 1923 à Saint-Valérien, Louise Debouté, institutrice ; ils eurent trois enfants. Le couple enseigna à Rochetrejoux (1923-1925), à Saint-Laurent de la Salle (Vendée, 1926-1936), enfin à Saint-Valérien (1936-1947). Il fut pendant vingt-trois ans secrétaire de mairie.

Robert Bailly adhéra au Parti socialiste SFIO en 1924 et devint rapidement membre de la commission exécutive de la fédération.

Élu au conseil syndical de la section départementale du Syndicat national (CGT) à partir de 1926, il participa à de nombreux congrès nationaux (Paris, 1929, Nîmes, 1930 notamment) et fut secrétaire général de la section départementale en 1930 et en 1931 où Fernand Charrier lui succéda après qu’il eut démissionné. La section le délégua au 6e congrès de l’UD-CGT de Vendée (novembre 1930) où il soutint une attitude que l’on pourrait considérer comme modérée contre une tendance qualifiée par Louis Métay d’amicalo-syndicaliste ayant mal accepté la cégétisation. Dès les premières approches des unitaires organisés en Vendée dans le syndicat de l’enseignement laïc autour d’Eugène Péaud (proposition de la tenue de meetings communs dès avril 1930), il se prononça contre le front unique, dans une période de crise du SNI de Vendée. Il définissait ainsi son action : « Je reste ce que j’ai toujours été depuis que je milite, partisan de la collaboration appuyée par l’action directe. » Dans le syndicat réunifié (il avait participé dès octobre 1934 au comité dit d’unité, regroupant militants du syndicat national et du syndicat unitaire), il garda le secrétariat de la commission des affaires administratives en 1936 et 1938, et devint membre du Conseil départemental de l’enseignement primaire (1938). Il fit la grève de février 1934 et celle du 30 novembre 1938, pour laquelle, cependant, il ne fut ni révoqué, ni déplacé d’office alors qu’une trentaine d’instituteurs vendéens subirent les représailles du gouvernement de Vichy, fin 1940. Il s’était opposé aux accords de Munich et ne participa pas aux campagnes pour la paix engagées par la direction nationale du SNI à la fin des années 1930. Non mobilisé en septembre 1939, il le fut en février 1940 et reçut une affectation spéciale en mai 1940. Il reprit son poste d’instituteur tout en continuant à exercer le secrétariat de mairie pendant la guerre.

Après la guerre, Robert Bailly retrouva le secrétariat de la section dès octobre 1944, où il était le secrétaire général du bureau provisoire reconstitué. Au congrès national du SNI de Montrouge (1946), il intervint au nom de la Vendée et fut élu, avec 803 voix au Bureau national, le 28 décembre 1947, sur la liste « Pour une action constructive dans l’indépendance du syndicalisme », liste conduite par Henri Aigueperse. Il y devint le responsable adjoint à Clément Durand pour l’action laïque. Il écrivit notamment un article à la veille du congrès national, dans L’École libératrice, le 4 mars 1948, « Nous continuons, sans trêve, à défendre l’école laïque ». Il présida la dernière séance du congrès, le 24 mars 1948. Il fut élu à la Commission administrative paritaire centrale à partir de novembre 1948, il fut réélu en 1952 avec 121382 voix.

Il écrivait régulièrement dans la rubrique de L’École libératrice, « Informations corporatives et administratives » à partir de 1948 et dut progressivement remplacer Eugène Jacquemard comme son responsable. Il mit en place notamment à la fin de 1949 une commission des permutations. Pour les élections du bureau national en 1949, il figurait en deuxième position sur la liste "Pour un syndicalisme indépendant et constructif" conduite par Aigueperse. Outre sa responsabilité aux questions corporatives, il centralisait les résultats des parrainages des écoles publiques de l’Ouest. Lors de la réunion du bureau national, le 12 janvier 1950, responsable de la commission des affaires administratives, il devint membre des commissions des affaires corporatives, d’action laïque et de l’Union française. Réélu au bureau national en décembre 1951, il entra au secrétariat permanent, responsable des affaires administratives, des questions des instituteurs détachés et des retraités, membre des commissions corporative, de l’action laïque, de l’éducation populaire, et de l’Union française.

En décembre 1953, Bailly, réélu au bureau national du SNI en deuxième position sur la liste « Pour un syndicalisme indépendant et constructif », resta au secrétariat permanent du SNI jusqu’en décembre 1956 en raison de sa prise de retraite.

Suppléant de la commission administrative nationale de la Fédération de l’Éducation nationale en 1948, il en devint titulaire entre 1949 et 1955. Secrétaire-adjoint de la commission de défense laïque (1951), il en devint le secrétaire (1954). Il était aussi le secrétaire général départemental de la section des secrétaires de mairies-instituteurs de France et des colonies en juillet 1946. Désigné pour siéger dans le cadre du Conseil supérieur de l’Éducation nationale au Conseil de l’enseignement du premier degré en 1951, à la réunion du 28 avril 1953, quand Brunold présenta la réforme, il répondit au nom du SNI et laissa à son camarade Roger Denux la possibilité de réagir sur certains points. Il ne siégeait plus en 1955. En mars 1964, il devint le président de l’Association nationale pour le ramassage et le transport des élèves de l’enseignement public dont un des buts était de fédérer les associations organisant le ramassage scolaire dans le pays.

Secrétaire de la fédération socialiste SFIO de Vendée, membre du bureau du Conseil national de mars 1958, et délégué fédéral aux congrès nationaux de 1960 et 1961, Robert Bailly fut plusieurs fois désigné par son Parti pour se présenter aux élections législatives (1958 et 1962), sénatoriales (1959) ou cantonales (cantons de L’Hermenault ou des Moutiers-les-Mauxfaits en 1958). Par exemple, au premier tour des élections législatives en 1958 dans la circonscription de Fontenay-le-Comte, candidat SFIO, il obtint 3 148 voix sur 49 840 suffrages exprimés et se retirait, devancé notamment par le candidat communiste ; le 18 novembre 1962, à nouveau candidat, il devançait le communiste avec 5 775 (13,9 % des suffrages exprimés) et il regroupait 8 785 voix au deuxième tour. En outre, la direction du Parti socialiste SFIO en 1966 prit en charge son déplacement pour le congrès national du SNI en juillet 1966 pour qu’il fasse « le travail habituel à l’intérieur du congrès du SNI », selon les consignes écrites envoyées, le15 juin 1966, par Ernest Cazelles.

Maire de sa commune natale (1953-1965), il y vécut jusqu’à son décès.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article15511, notice BAILLY Robert, Jean, Gabriel, Edmond par Jacques Girault, Gilles Morin, Florence Regourd, version mise en ligne le 20 octobre 2008, dernière modification le 20 septembre 2021.

Par Jacques Girault, Gilles Morin, Florence Regourd

SOURCES : Arch. Nat., F/1cII/316, 323 ; CAC, 19830172, art. 85, F17/17795, 17 838. — Arch. Ppo. 722590 (RG, Dernelle). — Arch. OURS, dossiers Vendée. — Arch. Fondation Jean Jaurès, 12 EF 85. — Bulletins du SNI de Vendée. — Presse nationale (L. Frajerman). — Renseignements fournis par l’intéressé et par la mairie de Saint-Valérien. — Notice DBMOF.

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