Par Anne Steiner
Née le 27 août 1884 à Decize dans la Nièvre, morte le 3 juin 1979 à Bondy (Seine-Saint-Denis). Individualiste, illégaliste.
Anna Dondon passa son enfance à Clermont-Ferrand où s’était installé son père, vannier. Au sortir de l’école, elle travailla dans cette ville dans une fabrique de couronnes, puis dans une maison de confection. Georges Dondon, son frère, est mentionné comme camarade individualiste dans les colonnes de l’anarchie en 1906.
Installée à Paris, Anna fréquenta dès 1905 les Causeries populaires et le siège du journal l’anarchie. Arrêtée, ainsi que son frère, en 1907 pour émission de fausse monnaie, elle fut condamnée en 1908 à cinq ans de détention. Incarcérée à Rennes, elle bénéficia de la liberté conditionnelle le 7 octobre 1909.
Elle devint, en 1910, la compagne de René Valet. Pendant l’affaire Bonnot, la police la soupçonna d’avoir fourni des planques à des membres de la bande. Après la mort violente de René Valet à Nogent-sur-Marne, dans le pavillon qu’elle partageait avec lui, ainsi qu’avec Octave Garnier et sa compagne, elle fut déclarée en fuite. Elle n’a pas été inquiétée par la suite.
Entre les deux guerres, elle fréquentait, selon May Picqueray, les conférences de Sébastien Faure et participait aux sorties dominicales en dehors de Paris organisées par le Libertaire. Elle conserva jusqu’à sa mort, à l’âge de 96 ans, des relations dans les milieux libertaires, comme le laisse supposer May Picqueray dans ses souvenirs.
Par Anne Steiner
SOURCES : archives PPo EA140, EA141. — May Picqueray, May la réfractaire, Atelier Marcel Jullian 1980.