Par René Bianco
Militant anarchiste de Marseille.
Au début des années 1880 Émery était membre du Cercle Esquiros où se réunissaient les anarchistes de Marseille. Il recevait à cette époque à son domicile Le Révolté de Genève (interdit) et des brochuures imprimées à Paris. Dans une note de police du 13 mars 1883, il est signalé qu’il avait reçu « un ballot de brochures intitulées A l’Armée » que sa compagne avait retiré à la gare et que le jour même une perquisition effectuée à son domicile ne permit de « récupérer que l’emballage qui les contenait ».
En 1882 et 1883 Émery avait pris la parole lors des célébrations de la Commune de Paris. Militant actif comme Alexandre Tressaud et Émile Maurin, la police le signalait comme « un anarchiste très estimé » qui passait pour « le plus sérieux de tous ». On le disait également « extrêmement ancré dans ses idées qu’il défend et préconise partout ». Il a été l’un des fondateurs de la Libre Pensée à Marseille. Puis, en 1883, lors du Procès des 66 à Lyon (voir Bordat) et des poursuites engagées contre les anarchistes, Émery disparaissait.
Par René Bianco
SOURCES : Arch. Dép. Bouches-du-Rhône, Marseille M6/3388, 3389, 3390, 3392, 3408. — R. Bianco, Le mouvement anarchiste à Marseille, op. cit.