JOYA MARTINEZ Manuel [Dictionnaire des anarchistes]

Par Rolf Dupuy, Pepita Carpena

Né le 16 février 1914 à Alcolea (Almeria), mort le 24 juin 2008 à Marseille 12e ; militant anarcho-syndicaliste espagnol ; membre de la section Ebro du Maquis des Glières (Haute-Savoie).

Manuel Joya Martinez passa en France lors de la Retirada de février 1939. Interné au camp de Saint-Cyprien, il fut ensuite ensuite enrôlé en juin dans la 82e Compagnie de travailleurs étrangers à Celliers en Savoie, puis au printemps 1940 dans le Lot-et-Garonne. Á l’arrivée des Allemands, il tenta avec quelques camarades de s’embarquer pour l’Angleterre mais fut arrêté à Mont-de-Marsan et renvoyé en Haute-Savoie dans la Compagnie devenue 515e Groupe de travailleurs étrangers pour participer à la construction d’une route près de la frontière suisse. Puis après la dissolution du 515e GTE, il fut transféré au 517e GTE à Doussard.

En mars 1943, il effectuait sa première mission de Résistance en conduisant jusqu’à la frontière suisse un groupe de réfugiés autrichiens qui étaient cachés dans les couvents de la région. Il entra alors en contact avec Miguel Vera Navas et intégra les premiers noyaux du maquis dont le responsable était Avelino. Il participa avec Vera et son adjoint Manuel Martinez El Chacho à toutes les missions de ravitaillement, de vols de bicyclettes, de sabotages et de liaisons. Averti qu’il allait être arrêté par les Allemands, il gagna le maquis de la Combe d’Ire, commandé par Antonio Jurado, et y retrouva des compagnons dont Francisco Ortiz, Braulio Ramos, Jaime Barba et José Clausell Caterre. Après un stage en décembre 1943 à l’Ecole des cadres du maquis à Manigod, il monta en janvier 1944 au plateau des Glières où, à 1800 mètres d’altitude, s’étaient regroupés sous le commandement de Tom Morel de l’Armée secrète (AS) des groupes des FTP, des unités de l’AS et une soixantaine d’Espagnols qui, en février allaient constituer la section Ebro, commandée par Gabriel Vilches.

Dès le 5 février une vaste offensive contre le maquis fut déclenchée par les troupes allemandes appuyées par des miliciens et des GMR. Après une résistance acharnée, la mort au combat de 112 Français et 7 Espagnols, les survivants commencèrent à partir du 26 mars à évacuer le Plateau et à traverser les lignes allemandes. Dans des conditions très difficiles, 293 Français et 51 Espagnols parvinrent à s’échapper. Manuel Joya, dans un groupe dont faisaient également partie Ortiz, Clausell, Perea, Barba et Ramos, fut au nombre de ces survivants. Il regagna ensuite le maquis et participa à la Libération d’Annecy puis à la prise de Saint-Jean-de-Maurienne.

Manuel Joya Martinez qui avait la carte n°99 de « Premier Résistant » en Haute-Savoie et fut décoré en mars 1951 de la Croix de guerre avec étoile de bronze, continua par la suite à militer à Marseille dans le mouvement libertaire espagnol en exil.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article155212, notice JOYA MARTINEZ Manuel [Dictionnaire des anarchistes] par Rolf Dupuy, Pepita Carpena, version mise en ligne le 21 avril 2014, dernière modification le 17 avril 2020.

Par Rolf Dupuy, Pepita Carpena

ŒUVRE : Le lièvre court encore (Marseille, 9 pages, janvier 1986)

SOURCES : Entretien avec Manuel Joya in « Les anarchistes espagnols dans la tourmente », Bulletin du CIRA, Marseille, n°29-30, 1989). — Fichier des décès Insee.

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