CLAUDE Élisabeth, Marie [Dictionnaire des anarchistes]

Par Hélène Hernandez

Née le 29 janvier 1949 à Rupt-sur-Moselle [Vosges] ; éducatrice, documentaliste ; militante syndicaliste CGT, CFDT, SUD, féministe ; membre de la Fédération anarchiste.

Son père, André Claude, né le 6 février 1926 à Rupt-sur-Moselle (Vosges), fut paysan, ouvrier agricole, ouvrier, permanent associatif, représentant en alimentation animale, directeur d’un centre de formation pour personnes handicapées. Sa mère, Lucie Gigant, épouse Claude, fut agricultrice, femme au foyer (5 enfants), travailleuse sociale (déléguée aux allocations familiales), économe-intendante d’un centre de formation pour personnes handicapées. Ses deux parents furent militants catholiques jusqu’en 1970 environ (JAC, puis Chrétiens dans le monde rural – CMR). À partir de 1983 son père adhéra au Parti socialiste et sa mère à Amnesty International (représentante de la Lorraine au conseil national). Après avoir vécu en Lorraine de 1949 à 1972 et à Saint-Ouen (Seine-Saint-Denis) de 1972 à 1979, Élisabeth Claude vit à Bagnolet (Seine-Saint-Denis) depuis 1979.

Dès mai 1968, son bac littéraire en poche (Lycée de jeunes filles de Metz), Élisabeth Claude participa à des manifestations, d’abord à Metz contre le journal local (Le Républicain lorrain, surnommé « le Répu-gnant ») puis, entre 1968 et 1971, prit contact avec des militants de la mouvance mao, avec un collectif participant à la nouvelle agence de presse Libération, avec un collectif de travailleurs sociaux en formation pendant sa formation d’éducatrice spécialisée et avec des militants CGT. C’est donc à la CGT qu’elle adhéra en créant en 1972 le syndicat CGT de l’enfance inadaptée en Lorraine alors qu’elle entrait dans le monde du travail fraîchement diplômée. En arrivant en Ile-de-France, et plus particulièrement en Seine-Saint-Denis, elle changea de syndicat et adhéra à la CFDT en 1973 : elle fut alors déléguée du personnel dans les instituts médico-éducatifs où elle travaillait, Les Papillons blancs à Sarcelles (Val-d’Oise) jusqu’en 1975, Ambroise-Croizat à Saint-Ouen (Seine-Saint-Denis) de 1975 à 1984, Excelsior au Raincy (Seine-Saint-Denis) de 1984 à 1990 ; elle milita aussi au Syndicat départemental CFDT et le représenta à l’UD CFDT 93, elle fut aussi élue conseillère prud’homale en 1979 (section activités diverses) et participa à la commission Femmes de l’UD CFDT 93.

Elle participa pendant deux ans à fonder le syndicat CRC Santé sociaux (Coordonner, rassembler, construire), suite à l’exclusion de milliers de militant.e.s de la CFDT dans l’affaire des « moutons noirs ». En même temps, elle reprit des études pour devenir documentaliste et obtint son diplôme en 1991, date à laquelle elle entra à l’AFPA (Association pour la formation professionnelle des adultes) dans un bureau d’études sur l’orientation professionnelle et la psychologie du travail. Elle ré-adhéra à la CGT et fut élue au comité d’entreprise jusqu’en 1999. Cette année-là elle quitta la CGT pour contribuer à la création de SUD FPA (formation pour adultes) : elle y fut déléguée syndicale locale, représentante du syndicat aux instances nationales de l’Union syndicale Solidaires de 2000 à 2007, et aussi membre de la commission Femmes de Solidaires. En 2008, elle assuma un quart temps pour la permanence syndicale de SUD FPA. Suite à la loi sur la formation de novembre 2009, elle fut recrutée à Pôle Emploi en 2010.

Sur le plan politique, elle fut membre de l’Alliance syndicaliste (ASRAS) de 1975 à 1981. Sympathisante du groupe Pierre-Besnard de la Fédération anarchiste à partir de 1981, elle n’y adhéra qu’en 1989. Elle prit des responsabilités au sein de la Fédération anarchiste en tant que secrétaire générale adjointe auprès des secrétaires généraux : Wally Rosell, Hugues Lenoir et Luc Bonet (voir ces noms). Elle fut ensuite responsable de l’association gestionnaire de Radio libertaire de 1994 à 2004. Elle anima diverses émissions sur Radio libertaire, dont Chroniques syndicales dès sa création en 1981, Femmes libres depuis 1997, Ni dieu, ni maître queux, émission sur la cuisine, de 2000 à 2003. Elle participa également de temps à autre à des émissions sur TSF 93 (quand c’était une radio militante) et Fréquence Paris Plurielle.

En 2005, elle entreprit à Paris un diplôme interuniversitaire « Égalité des chances entre les femmes et les hommes » et soutint en 2006 un mémoire de fin d’études qui a pour titre : Des liens et des ruptures entre féminisme et syndicalisme : construire une journée de formation sur le thème « Égalité professionnelle et outils de l’action syndicale », dans le cadre d’une session de formation de l’Union syndicale Solidaires.

Outre la participation à la commission Femmes d’organisations syndicales, Élisabeth participe à la commission Femmes de la Fédération anarchiste : elle contribua à la Rencontre internationale anarcho-féministe en 1992, écrit des articles sur le féminisme et sur le syndicalisme dans Le Monde libertaire, développe le concept d’anarcha-féminisme et coordonne avec Hélène Hernandez l’ouvrage Des anarchistes féministes contre le système prostitutionnel paru aux Éditions du Monde libertaire en 2009.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article155261, notice CLAUDE Élisabeth, Marie [Dictionnaire des anarchistes] par Hélène Hernandez, version mise en ligne le 3 mai 2014, dernière modification le 9 septembre 2020.

Par Hélène Hernandez

ŒUVRE :
« Patriarcat, j’ose dire ton nom ! », in Actes de la rencontre anarchoféministe du 2 mai 1992.
« Retour des Assises pour les droits des femmes », Le Monde libertaire, n° 1079, 10-16 avril 1997.
« La commission droit au travail », Le Monde libertaire, n° 1079, 10-16 avril 1997.
« Le Rouge et le Noir : un beau succès », Le Monde libertaire, n° 1107, 22-28 janvier 1998.
« Les 8 mars se suivent : mais quelle signification ? », Le Monde libertaire, n°1113, 5-11 mars 1998 .
La plus rebelle des radios... c’est Radio libertaire !, coord. Élisabeth Claude, Jean-Pierre Fontan, Nicole Heyman, Philippe Raulin, Éditions du Monde libertaire, 1998.
« Jacques ! », Le Monde libertaire, n° 1338, 27 nov.-3 déc. 2003.
« Philippe Garnier », Le Monde libertaire, HS n° 23, été 2003.
« Une attaque tous azimuts ! », Le Monde libertaire, n° 1336, 13-19 novembre 2003.
« Syndiqué.e.s, comment, pourquoi ? », Le Monde libertaire, n° 1360, 20-26 mai 2004.
« Des luttes anarcha-féministes ! », Le Monde libertaire, n° 1363, 10-16 juin 2004.
« Des liens et des ruptures entre féminisme et syndicalisme : construire une journée de formation sur le thème « Égalité professionnelle et outils de l’action syndicale », dans le cadre d’une session de formation de l’Union syndicale Solidaires ». Mémoire en vue de l’obtention du diplôme interuniversitaire Égalité des chances entre les femmes et les hommes, université Paris-III et Paris-VI, 2006.
Hélène Hernandez et Élisabeth Claude (coord.), Anarchisme, féminisme contre le système prostitutionnel, Éditions du Monde libertaire, 2009
L’anarcha-féminisme, Claude Rua, Marie-Jo Pothier, Hélène Hernandez, Elisabeth Claude. Des féminismes, en veux tu en voilà. Réfractions, n° 24, mai 2010.

SOURCES : témoignage direct, avril 2010.

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