GARNIER Jean-Pierre [Dictionnaire des anarchistes]

Par Hugues Lenoir

Né le 30 août 1940 au Mans (Sarthe). Sociologue et urbaniste libertaire.

Jean-Pierre Garnier est le fils de Pierre Garnier né en 1911 au Mans (Sarthe), décédé en 1994 à Compiègne (Oise), adhérent à la CGT puis libertaire proche de Louis Lecoin, et d’Andrée Garnier née Voisin en 1914 au Mans, décédée en 1990 à Compiègne. Son père était fonctionnaire territorial. Il est aujourd’hui marié avec Édith Garnier qui, après une carrière de comédienne, est devenue historienne. Il est père de deux filles et vit à Paris depuis 1991. Après des études primaires et secondaires au lycée du Mans (bac série philosophie), Jean-Pierre Garnier entreprit des études de sciences politiques et fut diplômé à l’IEP de Paris en 1962. Au début de sa carrière professionnelle, il présenta deux thèses : « Sociologie urbaine » (1972, université Toulouse-Le Mirail), puis « Aménagement et urbanisme » (université Paris-XII Créteil, 1977). De 1963 à 1966, il fut chargé de recherches à l’Institut d’aménagement et d’urbanisme de la région parisienne, puis de 1966 à 1971 chargé de recherches à l’Institut de Planification physique de Cuba où il travailla sur le plan directeur de La Havane. Entre 1971 et 1975, il fut assistant en géographie urbaine à l’université Toulouse-Le Mirail puis de 1975 à 1983 chargé de cours aux universités Paris-VIII et Paris-I. Il était alors aussi conseiller technique à la direction départementale de l’équipement de Seine-Maritime. De 1983 à 2007, il fut ingénieur de recherche au CNRS, spécialiste de géographie urbaine-philosophie et de sociologie urbaine.

Avant de se réclamer de l’anarchisme, Jean-Pierre Garnier milita de 1963 à 1965 à la Jeunesse communiste révolutionnaire (JCR), puis entre 1971 et 1972 à Révolution. Son activité militante est avant tout d’ordre intellectuel. Jean-Pierre Garnier a produit plusieurs ouvrages et de nombreux articles dans des revues scientifiques ainsi que dans la presse libertaire, qui visent principalement à permettre à ses lecteurs d’engager une critique radicale de la ville et de l’urbanisme capitalistes, de la dépossession des classes populaires du droit à la ville, et des théorisations en vogue légitimant l’ordre établi, en ville comme ailleurs. Il participa également à des émissions-débats sur Radio Aligre, Paris-Fréquence Plurielle et régulièrement sur Radio libertaire.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article155272, notice GARNIER Jean-Pierre [Dictionnaire des anarchistes] par Hugues Lenoir, version mise en ligne le 6 avril 2014, dernière modification le 12 août 2020.

Par Hugues Lenoir

ŒUVRE : Une ville, une révolution : La Havane De l’urbain au politique, Anthropos, Paris, 1973. La Comédie urbaine ou La Cité sans classes, co-écrit avec Denis Goldschmidt, Maspero, Paris, 1977. Le Socialisme à visage urbain. Essai sur la local-démocratie, co-écrit avec Denis Goldschmidt, Éditions Rupture, Paris, 1978. Postface aux Parisiens, de Louis Chevalier, coll. « Pluriel », Gallimard, Paris, 1985. La Deuxième Droite, co-écrit avec Louis Janover (voir ce nom ), Robert Laffont, Paris, 1987. Le Capitalisme high-tech, Spartacus, Paris, 1988. La Pensée aveugle, quand les intellectuels ont des visions, co-écrit avec Louis Janover, Spengler, Paris, 1994. La Bourse ou la ville, Paris-Méditerranée, Paris, 1997. Des barbares dans la Cité. De la tyrannie du marché à la violence urbaine, Flammarion, Paris, 2000. Le Nouvel Ordre local. Gouverner la violence, L’Harmattan, Paris, 2000. Contra los territorios del poder Por un espacio publico de debates… y de combates, Virus, Barcelona, 2006. « Une violence éminemment contemporaine. Essais sur la ville, la petite-bourgeoisie intellectuelle et l’effacement des classes populaires », « Contre-Feux », Agone, Marseille, 2010.
Articles dans la presse militante. Parmi les plus récents : « Deux drôles d’américains » (Les Temps Maudits, n°15, 2003), « Architecture et anarchie : un couple mal assorti » (Réfractions, n° 11, automne 2003), « Bobo City » (Le Monde libertaire, n°1342, 15-21 janvier 2004), « Fauteurs de troubles, facteurs de troubles » (La Question sociale, n° 2, hiver 2004-2005), « Déloger les sans-logis » (Le Monde libertaire, n° 1390, 17-23 mars 2005), « Les damnés de la ville » (Le Monde libertaire, n° 1407, 15-21 septembre 2005), « L’altermondialisme : un internationalisme d’emprunt » (Utopie critique, n° 37, 2e trimestre 2006), « La lutte des déclassés » (Utopie critique, n° 37, 2e trimestre 2006), « La vie rêvée de Los Angeles » (Le Monde libertaire, n° 1445s, 13 juillet-14 septembre 2006), « Une peur qui rassure » (Réfractions, n° 19, automne 2007), « L’extrême gauche et les cités » (Le Monde libertaire, hors série n° 31, 21 décembre 2006-10 janvier 2007), « Le silence assourdissant des cités » (Le Monde libertaire, hors-série n° 33, 27 septembre 2007-16 janvier 2008), « Un flicologue urbain » (Le Monde libertaire, n° 1489, 11-17 octobre 2007), « Un capitalisme festif » (Le Monde libertaire, n° 1524, 11-17 septembre 2008, « Petite carotte et gros bâton » (Le Monde libertaire, n° 1507, 6-12 mars 2008), « La ville recyclée » (La Brique, n° 18, novembre 2009), « Renouer avec un anticapitalisme assumé » (Le Monde libertaire, hors-série n° 38, 24 décembre 2009-22 février 2010), « Libertaire Onfray ? » (Barricata, n° 20, hiver 2010), « Howard Zinn, un historien dissident » (Le Monde libertaire, n° 1583, 18-24 févier 2010)…

SOURCES : témoignage direct, mai 2010.

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