BALBOT Ernest, Marie. Pseudonyme : CHABANNES

Par René Lemarquis, Claude Pennetier, Rémi Skoutelsky

Né le 27 avril 1903 à Saint-Pierre-Quilbignon (actuellement Brest, Finistère), mort le 5 avril 1984 à Neuilly-sur-Seine (Hauts-de-Seine) ; métallurgiste forgeron-chaudronnier ; syndicaliste des Métaux ; dirigeant communiste de Renault puis de Neuilly-sur-Seine ; combattant des Brigades internationales en Espagne ; secrétaire de la section communiste de Neuilly-sur-Seine.

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Ernest Balbot (parfois orthographié Balbo par erreur) était le fils d’un ouvrier boulanger aux vivres « plutôt socialiste », salarié à l’Arsenal de Brest (mort en 1936) et d’une blanchisseuse catholique (morte en 1947). Il fréquenta, après l’école primaire, l’école pratique d’industrie de Brest pendant trois ans dans le but d’entrer aux Arts et Métiers. Il dut abandonner pour des raisons financières et commença à travailler en septembre 1919. D’abord employé à l’Arsenal de Brest, il travailla ensuite dans de multiples entreprises dont Renault à trois reprises, Citroën, Brandt, Wagons-lits... Après un passage dans les Pyrénées-Orientales et à Carcassonne il vint s’établir en définitive chez Renault en mai 1934 comme manœuvre à l’Atelier d’outillage central (AOC). Il avait la qualification de forgeron en serrurerie d’art. Au régiment, de mai 1923 à octobre 1924, il échoua à l’examen des EOR et fut maréchal des logis dans l’artillerie.
Lecteur assez régulier de l’Humanité dès 1925, Ernest Balbot entra en décembre 1932, aux Amis de l’URSS où il milita à Saint-Denis avec Gaston Dourdin* et Désiré Le Lay* puis au syndicat unitaire des Métaux en janvier 1933. Il voulut adhérer au PC, mais on lui demanda de se limiter aux AUS, « le principal était... [qu’il] conserve une figure sans parti tout en y appliquant la politique du parti. » Il adhéra seulement le 13 mars 1934, « lorsque la lutte commença dans le parti à Saint-Denis » et fut affilié à la cellule Marcel Gitton, section Renault, région Paris-Ouest où il milita avec Alfred Costes*, Alexandre Delobelle*. Ernest Balbot fut responsable de l’organisation du parti chez Renault jusqu’en février 1937, date à laquelle il partit à l’école de six mois d’Arcueil (Seine, Val-de-Marne). Il fut désigné successivement comme membre du comité de section de Boulogne, du comité de Renault et du comité régional de Paris-Ouest dès fin 1935. En janvier 1936, il fut délégué au congrès national de Villeurbanne puis participa aux diverses conférences nationales d’Huygens, Montreuil et Ivry-sur-Seine et enfin, en 1937, au congrès d’Arles. Le comité régional de Paris-Ouest le nomma membre permanent du secrétariat régional, comme secrétaire à l’organisation.
Ernest Balbot exerça, comme secrétaire à l’organisation de la CGT réunifiée, d’importantes responsabilités pendant les grèves de 1936 alors qu’il était membre de la commission exécutive du Syndicat des Métaux.
Sur les oppositions internes, Balbot signalait une activité des trotskystes à Conflans, à Argenteuil et reconnaissait que ceux-ci avaient « parfois réussi à rompre l’unité », mais il mettait en garde contre « tout sectarisme à l’égard des quelques camarades honnêtes » qui ont pu leur faire crédit. La commission des cadres qui l’avait classé A - AS en 1934 et proposé pour une école régionale exprimait en 1937 quelques réserves à son sujet, remarquant qu’il ne citait pas Arthur Dallidet* pour la période 1934-1935, qu’il ne signalait pas de trotskystes chez Renault. Il était alors classé B (ne pas lui donner de responsabilités).
Célibataire, Ernest Balbot rejoignit en mars 1938 les Brigades internationales de l’armée républicaine espagnole. Sergent dans le groupe d’artillerie Luxemburg, puis commissaire politique dans le groupe Anna-Pauker, il fut rapatrié en octobre de la même année et travailla à Nantes. Le parti l’avait envoyé dans cette ville pour seconder le secrétaire régional à l’organisation. Louis Vautier* l’avait remplacé à la région Paris-Ouest jusqu’à la déclaration de guerre. Il était militaire lorsqu’il se maria à Neuilly-sur-Seine, le 9 décembre 1939, avec Rolande Gillet, née le 13 octobre 1915 à Tours, adhérente du Parti communiste depuis 1934 et secrétaire dactylo de la Région Paris-Ouest depuis 1937. Celle-ci avait été auparavant interpellée et interrogée par la police de Boulogne qui voulait savoir ce qu’étaient devenus les principaux dirigeants communistes de Renault, en particulier un certain « Dubois », sans doute un pseudonyme
Maréchal des logis chef, Ernest Balbot fut fait prisonnier et passa la guerre dans un stalag allemand (XB), à l’embouchure de l’Elbe. S’il ne put pas tenter d’évasion, il organisa une activité communiste clandestine dans le camp et réussit même à disposer d’un récepteur à la fin de la guerre.
Revenu en France, il retrouva sa femme à Sarlat (Dordogne) et devint secrétaire de la section communiste locale. En 1946, la famille Balbot (ils auront deux filles) regagna Neuilly-sur-Seine et Rolande Balbot fut conseillère municipale communiste jusqu’en 1958. Ernest Balbot reprit ses activités syndicales et politiques mais à un niveau plus modeste qu’avant-guerre. Il travailla comme métallurgiste à Nanterre, Clichy, Levallois, à l’Humanité, au syndicat des métaux (grève Bendix) puis à Neuilly-sur-Seine et assura le secrétariat de la section communiste locale de cette ville. Il prit sa retraite en 1968.
Décédé à Neuilly-sur-Seine en 1984, il fut enterré dans sa commune natale de Saint-Pierre-Quilbignon.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article15528, notice BALBOT Ernest, Marie. Pseudonyme : CHABANNES par René Lemarquis, Claude Pennetier, Rémi Skoutelsky, version mise en ligne le 20 octobre 2008, dernière modification le 16 septembre 2019.

Par René Lemarquis, Claude Pennetier, Rémi Skoutelsky

RGASPI

SOURCES : Arch. RGASPI, Moscou, 545/6. ; RGASPI 545.6.44. et 495.270.1294 : Autobiographies du 19 mai 1934 et du 14 décembre 1937. — Arch. AVER. — Témoignage de Rolande Balbot, 1999. — État civil.

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