MACÉ Alain, Jacques, Yves [dit Sylvain] [Dictionnaire des anarchistes]

Par Hugues Lenoir, notice complétée par Claire Auzias et Rolf Dupuy

Né le 30 juillet 1937 en Avignon (Vaucluse), décédé le 20 novembre 2013 à Alès (Gard) ; militant anarcho-syndicaliste, autodidacte, électricien, comptable, menuisier.

Alain Macé était le fils de Jacques Macé*, né à Paris en 1911, qui fut ouvrier agricole, électricien, employé de banque, concierge, artiste peintre, et d’Yvette Murat, née à Béziers en 1916, qui fut sténodactylo, employée de banque, ouvrière. Ses parents furent anarcho-syndicalistes à la CGT-SR jusqu’en 1940 puis à la CNT-F après guerre. C’est dans son adolescence qu’après la parution de la brochure de Maurice Dommanget Sylvain Maréchal l’homme sans dieu qu’Alain avait choisi de s’appeler Sylvain.

Sylvain vécut dans de nombreuses villes : Avignon, Dijon, Barcelone (Espagne), Carrare et Milan (Italie), Lyon… Depuis 2009 il demeura près d’Alès. Suite à une vie riche en relations, souvent avec des militantes libertaires, il eut deux fils dont l’un fut proche de la CNT-PTT.

Après un BEPC et un CAP d’électricien, Sylvain obtint en formation continue ou en cours du soir un brevet professionnel de comptable et un brevet industriel d’électricien. Il se définissait aussi largement comme un autodidacte. Il exerça de nombreux métiers : ouvrier électricien à plusieurs reprises, comptable chez Wendel, maçon couvreur, magasinier et "notamment ébéniste, un art qu’il acquit auprès d’Antoine Marsella*, notre ami et mentor à tous " (C. Auzias). Il était à la retraite depuis 1996, après « quarante-cinq ans de vie professionnelle ».

Son parcours militant, aussi riche que sa vie, fut jalonné de multiples influences en amitiés, celles de nombreux compagnons espagnols entre 1950 et 1960, comme les frères Amor, Soledad Martinez entre autres, comme celle de Louis Piron de la Fédération anarchiste et de la CNT de Thionville au début des années 1960 ou celle d’Umberto Marzocchi de la FA italienne vers 1968, et de beaucoup d’autres.

Sylvain s’engagea très tôt dans la vie militante : de 1953 à 1967, il fut membre des Jeunesses libertaires ibériques (FIJL), de 1961 à 1967 de la Fédération anarchiste (groupe Élisée Reclus de Nice, puis groupe Bakounine de Villeurbanne). Après les évènements de mai 1968 auxquels il participa activement et l’auto-dissolution en juin du groupe, il fut avec des anciens de la Jeunesse communiste révolutionnaire (JCR) en rupture l’un des organisateurs du mouvement du 22-Mars à Lyon lié à celui de Nanterre. Sous l’étiquette de la Fédération anarchiste monégasques en exil, il participa ensuite au congrès anarchiste international de Carrare. Il entretint également une correspondance avec Guy Debord et la section italienne de l’Internationale situationniste.

Il collabora notamment à la revue IRL-Informations rassemblées à Lyon. A la fin des années 1970, c’est lui qui avait orienté la thèse de Claire Auzias*, portant à l’origine sur les anciens métiers, vers une histoire de l’anarchisme lyonnais basée sur des entretiens avec de vieux militants.

Après quelques années passées en Afrique sub-saharienne comme formateur, il revint en France et s’installa avec sa compagne de l’époque, vers le milieu des années 2000, dans la région d’Alès (Gard) où il fut le secrétaire puis le trésorier de la CNT-AIT du Gard, s’impliqua localement dans les activités des SEL et des AMAP et "se rapprocha occasionnellement de René Riesel, son voisin".
Victime d’un accident vasculaire cérébral en 2012, Sylvain Macé est décédé à la fin de 2013.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article155290, notice MACÉ Alain, Jacques, Yves [dit Sylvain] [Dictionnaire des anarchistes] par Hugues Lenoir, notice complétée par Claire Auzias et Rolf Dupuy, version mise en ligne le 17 avril 2014, dernière modification le 10 avril 2020.

Par Hugues Lenoir, notice complétée par Claire Auzias et Rolf Dupuy

ŒUVRE : Des articles dans Le Peuple français puis à GavrocheL’Extrémisme cohérent des situationnistes (collectif), 1968.

SOURCES : témoignage direct, novembre 2009 — Communiqué du CIRA-Marseille, décembre 2013 (Nécrologie de Claire Auzias).

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