MARINONE Bernard, Charles [Dictionnaire des anarchistes]

Par Hugues Lenoir

Né le 3 août 1953 à Paris XVIIe (Batignolles) ; aide-comptable ; agent EDF ; militant MLAC, CGT, CFDT, CNT, Radio libertaire.

Il est le fils d’André Charles Attilio Marinone (1918-1983), Italien né à Paris et naturalisé qui était dans les mouvements antifascistes dans sa jeunesse contre les Croix-de-feu. Pendant la guerre 1939-1945, il fut envoyé au STO (service de travail obligatoire) en Allemagne et déserta au bout d’un mois. Il partit ensuite dans le maquis dans l’Indre (FTP) jusqu’à la fin de la guerre.

Jusqu’à sa mort, son père resta un antifasciste convaincu, adhérent à aucun parti, mais proche de ses idées communistes d’origine. Il mourut à 64 ans, un an avant la retraite. Sa mère, Marthe Marie Maingaud, épouse Marinone (1920-1990), né au Trimoulet (Indre), était couturière, elle aidait son père artisan couturier, elle a toujours été socialiste.

Son grand-père maternel a fait les quatre ans de guerre 14-18 en première ligne. Il avait une haine des gendarmes, « les fusilleurs », comme il disait. Dans le Berry, les militaires et gendarmes sont souvent appelés « les mangent profits », nous rappelle Bernard Marinone.

Bernard Marinone est marié avec Marie, Françoise Stankiewicz, née le 24 février 1947 à Seboncourt (Aisne), d’origine polonaise et naturalisée en 1952. Employée de banque (BNP) à la retraite. Syndiquée au SDB (Syndicat démocratique des banques, proche des idées libertaires).

Après la dissolution du SDB, elle entra à la CFDT et siégea au CHSCT. Ils ont une fille, Isabelle, qui fit ses études au Lycée autogéré de Paris (LAP) et est docteure en histoire du cinéma après avoir soutenu une thèse sur Anarchisme et cinéma : panoramique sur une histoire 7e art français virée au noir.

Après des études courtes : certificat d’études, collège jusqu’en 3e et un CAP d’aide-comptable non obtenu, il entra dans la vie active. Il fit d’abord divers petits boulots à GDF, au BHV, à Air France….

En juin 1975, il entra à EDF-GDF comme releveur de compteurs où il fit toute sa carrière à différents postes jusqu’en 2008.

D’avril 1973 à mai 1974, il fut soldat et fit partie de « l’appel des 100 » en tant qu’infirmier où avec d’autres il constitua de multiples dossiers pour faire réformer des appelés. Son histoire militante doit beaucoup à sa rencontre en 1975 avec Michel Brugidou, son meilleur ami, anarchiste et collègue technicien à Radio libertaire à partir de 1981, décédé en 1983 à 36 ans. Celui-ci lui fit lire de nombreux ouvrages sur l’anarchie, ce qui, dit-il, lui ouvrit « les yeux et [le fit] sortir de son errance trotsko-communiste ». Bernard Marinone fut délégué CGT avant de déchirer sa carte pour désaccord avec la ligne pro-nucléaire de la centrale syndicale.

En 1978, il adhéra à la CFDT qui avait alors des positions antinucléaires et fut élu délégué CFDT avant d’en démissionner en 1979 suite à une série de petites trahisons. Il continua alors le combat syndicaliste sans étiquette jusqu’en septembre 1988 ; il créa alors avec les compagnons Patric Vaqué Marti et André Sergent le syndicat CNT-Énergie RP, où il occupa les fonctions de secrétaire puis de trésorier, puis à nouveau de secrétaire jusqu’à 2010.

Parallèlement, de 1974 à 1975, il milita au MLAC. Jusqu’en 2004, il fit partie d’un réseau de défense des établissements pratiquant l’avortement. En 1984, il entra à Radio libertaire comme technicien et collabora à l’émission Palais de police avec Jean Lapérie, émission anti-carcérale qui prit fin en 1987. En 1988, il participa à la création de l’émission du Syndicat de l’énergie CNT sur RL : Sévices publics ou le Syndicat de l’énergie vous doit plus que la lumière. De 1988 à 2004, il assura la technique et intervint ponctuellement dans l’émission Ras les murs. Il produisit par ailleurs quelques articles pour Le Monde libertaire et Le Combat syndicaliste.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article155294, notice MARINONE Bernard, Charles [Dictionnaire des anarchistes] par Hugues Lenoir, version mise en ligne le 18 avril 2014, dernière modification le 23 janvier 2019.

Par Hugues Lenoir

SOURCE : Témoignage direct, juin 2010.

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