Par Hugues Lenoir
Né le 11 juin 1955 à Paris IVe ; militant de la Fédération anarchiste, de la CFDT puis de SUD ; technicien à La Poste.
Véritable « titi parisien » (puisque fils et petit-fils de Parisiens), il a toujours vécu sur la rive gauche à Paris (IVe, XIVe, Ve et XVe arrondissement) jusqu’en 1986.
Banlieusard ensuite, il quitta Saint-Quentin-en-Yvelines (Yvelines) en 1993 pour Bordeaux où il vit avec sa compagne et leurs enfants. Sa mère, Muguette Roedinger, née à Paris XVe en 1922 et décédée en 2001 à Bordeaux, était femme de ménage chez des particuliers, le plus souvent sans contrat de travail. Son père, Louis Saintier, né à Paris VIe en 1924, s’est suicidé en 1989. Il a été magasinier chez Renault (Billancourt) puis aux établissements Pansu (tentures et tissus d’ameublement).
Il passa un bac F6 (technicien chimiste) en 1973 à Beauvais, « après s’être fait virer, dit-il, de son établissement parisien, l’École nationale de chimie, deux ans plus tôt, à cause du mouvement lycéen contre la loi Debré ». Il entra à La Poste en 1975 après deux ans de petits boulots et y travaille toujours comme encadrant informatique et/ou technique.
Joël Saintier fut adhérent du groupe de la Fédération anarchiste Marius-Alexandre-Jacob des Ve et XIIIe arrondissements de Paris de 1976 à 1985, puis comme individuel jusqu’en 1995. Il fut membre du comité de lecture du Monde libertaire hebdo entre 1979 et 1982, qui devint ensuite le comité de rédaction sous l’impulsion, entre autres, du groupe Jacob. Il fut par ailleurs président pendant deux ou trois ans, après 1985, de l’Association pour l’étude et l’expression des philosophies rationalistes (AEDPR). Il fut l’un des co-animateurs, avec Gérard Arroues, de Gestion directe, organe de liaison des travailleurs des PTT de la FA (8 numéros à parution mensuelle aléatoire, de 1977 à septembre 1983).
Joël Saintier adhéra à la CFDT en 1978. Il fut secrétaire de la section du Centre de calcul des services financiers (les CCP) à la CFDT-PTT de 1988 à 1993 et membre de la commission exécutive départementale de 1978 à 1993 ; pendant deux ans il fut membre du bureau départemental, au début des années 1980, « quand le quota d’hommes n’était pas atteint », déclare-t-il, au syndicat des CFDT-PTT des Chèques postaux de Paris.
Oppositionnel à la CFDT, il fut de ceux, minoritaires, qui refusèrent la création, en 1988, de SUD-PTT, à la fois, se souvient-il, « par peur de dérive corporatiste, des risques de division syndicale en créant un syndicat de plus mais aussi parce que je pensais que l’entrée massive de militants contestataires [les moutons noirs] à la CGT auraient pu amener des débats intéressants au sein de la Fédération CGT-PTT et par capillarité dans les autres fédérations ». Mais aussi parce que, « quand j’ai vu que dans un premier temps, aux CCP, ce n’étaient que les militants de la LCR et leurs sympathisants qui partaient, mais pas l’ensemble des adhérents, j’ai préféré rester, d’autant plus que les “responsables” fédéraux de la CFDT, n’ayant pas suffisamment de militants, m’avaient laissé carte blanche localement, le seul contrat moral : ne pas critiquer publiquement les orientations de la Fédération CFDT-PTT ».
Il resta encore un temps à la CFDT avec des militants de Lutte ouvrière. Il rejoignit finalement SUD-PTT en 1995 lors de la « réforme » Juppé sur les retraites. Il est secrétaire départemental de SUD-PTT Gironde depuis 2005 et permanent de cette organisation depuis 2001. Toujours anarchiste, il n’a plus d’activités militantes libertaires stricto sensu, mais, ajoute-t-il, « toute mon activité militante libertaire se concentre sur le syndicalisme et les différents collectifs et/ou comités (RESF, anti-centre de rétention administratif, Résistons ensemble, sans-papiers, Palestine, etc.) ».
Par Hugues Lenoir
ŒUVRE : Quelques articles dans Le Monde libertaire signés de son nom ou sous les pseudonymes de F. (pour Floréal) Picabia, ou encore Jacob comme son dernier article (dossier sur La Poste dans Le Monde libertaire n° 1368, 23-29 septembre 2004).
SOURCE : Témoignage direct, mai 2009.