SCHALCK Lucien, Maurice, Marcel, dit Lulu [Dictionnaire des anarchistes]

Par Pascal Epron

Né le 25 avril 1940 à Paris (XVe arr.) ; magasinier ; militant de Fédération anarchiste et syndicaliste.

En 1960, Lucien Schalck partit pour deux ans en Algérie comme appelé. La situation misérable des Algériens et du pays le frappa et lui fit prendre conscience des inégalités sociales. Sa réflexion politique débuta à ce moment-là. Auparavant, après avoir obtenu son BEP industrie en 1958, il travailla temporairement comme magasinier dans diverses entreprises. Ses parents, Suzanne Chambellant et Charles Schalck, respectivement couturière et cadre à la RATP, n’avaient pas d’engagement politique, même si sa mère se revendiquait de gauche et anticléricale. Son père, malgré une adhésion passagère à Force ouvrière, ne cachait pas ses sympathies gaullistes.

À son retour en 1962, il trouva un emploi fixe de magasinier à Montreuil chez Photosia qui devint par la suite OCE-France. Vers cette même période, il se maria avec Geneviève Arnaudin, secrétaire technique et adhérente quelques années à la CFDT. Sa compagne le soutint tout au long de son activité militante, tant syndicaliste qu’anarchiste. Il se syndiqua à FO et fut élu délégué du personnel en mars 1968. Ce fut sa première responsabilité syndicale. L’usine où il travaillait fut occupée en mai pendant quinze jours par la CGT et FO dont il fut l’un des porte-parole pendant cette grève.

À la suite de ces événements et avec l’aide d’une collègue non syndiquée, il reprit en main la bibliothèque du CE qui n’était plus fréquentée et en profita pour politiser le fond par l’achat de livres puis de disques militants. C’est alors qu’à la suite de conflits avec sa section syndicale FO il entreprit la création d’une section CFDT avec l’aide de la CGT sur des bases anarcho-syndicalistes. Une liste commune CFDT-CGT fut présentée pour contrer FO lors des élections de délégués du personnel. De 1972 à 1988, Lucien fut délégué syndical et élu au comité d’entreprise.

Dès son adhésion à la CFDT en 1972, il fut contacté par l’union locale (UL) de ce syndicat à Sainte-Geneviève-des-Bois (Essonne), lieu où il résidait à cette époque. Il milita dans cette UL jusqu’à son départ en 1980. Parallèlement, il adhéra au PSU qu’il quitta en 1980. Il estimait en effet que ce parti devenait électoraliste et n’y trouvait plus sa place. En 1973, il fut élu membre du bureau CFDT du syndicat du livre de l’Union régionale parisienne. De nombreux souvenirs de lutte émaillent cette période : participation et soutient de cette UR à la grève des ouvriers du Parisien libéré en mars 1975, présence avec l’union locale à la grande manifestation du 15 juin 1973 à Besançon en soutient aux ouvriers de Lip. De même participa-t-il vers 1975 avec cette UL à une lutte de travailleurs émigrés, monteurs de lignes téléphoniques, contre leur entreprise sous-traitante, les PTT et la municipalité communiste de Sainte-Geneviève-des-Bois, toutes les trois complices de leurs conditions d’hébergement sordides.

Après avoir déménagé en 1980 à Sucy-en-Brie, dans le Val-de-Marne, il écouta par hasard et pour la première fois Radio libertaire. Enfin, en 1985, par l’intermédiaire d’une camarade du bureau syndical région parisienne de la CFDT, il contacta Hugues Lenoir animateur des Chroniques syndicales. Ce dernier l’invita alors à une émission avec des délégués CFDT et CGT pour évoquer les problèmes de licenciement rencontrés dans son entreprise. Un an plus tard, ces mêmes syndicalistes furent de nouveau invités sur Radio libertaire pour faire le point sur leur lutte. Hugues Lenoir proposa alors à Lucien Schalck de devenir technicien régulier des Chroniques syndicales. Il assure encore à ce jour cette activité et réalise de surcroît la technique des Chroniques rebelles et, mensuellement, celle de Femmes libres sur cette même radio. Il est aussi co-animateur de l’émission De la pente du Carmel la vue est magnifique.

Cette expérience radiophonique le mena tout naturellement à adhérer à la Fédération anarchiste en novembre 1987 par le biais du groupe Pierre-Besnard de cette organisation et dont il sera secrétaire de 1988 à 1997. Lucien est toujours membre de ce groupe, n’est plus syndiqué depuis 1996, mais reste sympathisant de la CNT et abonné au Combat syndicaliste. Il est actuellement retraité, demeure dans le Val-de-Marne et milite à Paris dans le XIXe arrondissement.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article155331, notice SCHALCK Lucien, Maurice, Marcel, dit Lulu [Dictionnaire des anarchistes] par Pascal Epron, version mise en ligne le 21 avril 2014, dernière modification le 12 juillet 2020.

Par Pascal Epron

ŒUVRE : Articles dans Le Monde libertaire, « Restructuration à OCE-France », n° 678, 22 octobre 1987 ; « Les points oranges », n° 698, 10 mars 1988 ; « La sécurité en question dans l’aviation civile », n° 749, 27 avril 1989. - « Syndicats et corruption aux États-Unis », n° 760, 14 septembre 1989. Participation à l’ouvrage collectif Mai 68 par eux-mêmes, Éditions du Monde libertaire, Paris, 1989. Apparition dans le film DVD « Les 25 ans de Radio libertaire ».

SOURCES : témoignage direct, avril 2009.

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