ALVAREZ FERRERAS Felix [Dictionnaire des anarchistes]

Par Rolf Dupuy

Né le 8 juin 1921 à Veaux (Bouches-du-Rhône), décédé le 2 août 2009 à Prades ; militant anarchiste espagnol en France et au Canada ; Résistant pendant la Seconde guerre Mondiale.

Né en France dans une famille d’émigrés espagnols, Félix Alvarez Ferreras était rentré en Espagne avec ses parents à Tolosa (Euskadi) lors de la proclamation de la République en 1931. C’est en 1934 qu’il avait adhéré à la CNT au moment du mouvement révolutionnaire d’octobre.

Pendant la guerre civile il avait combattu sur le front basque puis après la chute du front nord, était passé en France d’abord à Bayonne puis à Saint Nazaire. En 1937 il regagnait la Catalogne et combattait sur le front d’Aragon.

Passé en France en février 1939, lors de la Reirada, il fut interné d’abord au camp de Bourg-Madame, (Pyrénées-Orientales) puis "après avoir été interné aux camps de Septfonds et de Gurs, j’ai été enrôlé dans la 142e Compagnie de travailleurs et ai été envoyé à Châlon-sur-Saône. Nous étions logés dans une petite tuilerie de la rue du Petit Calan. Après j’au fait partie du 552e Groupe de travailleurs étrangers (GTE) basé à Pontanevaux près de Mâcon. C’est à cette époque, en 1942, que j’effectuais des missions pour le maquis de Cluny. Je travaillais alors à l’hôtel d’Europe et d’Angleterre, près de la Saône qui servait de quartier général à la Kommandantur allemande. Avec le cuisinier dont je ne souviens plus du nom, et un copain, Marius Lapalus, nous servions d’agents de liaison et nous passions au maquis toutes sortes de renseignement sur l’itinéraire des convois allemands, ce qui permettait au maquis d’attaquer les véhicules et de les réquisitionner avec tout leur contenu." Après avoir été arrêté, Felix Alvarez fut interné au Fort de Chapoly, à Saint-Génis-les-Ollières (Lyon), puis transféré à Mâcon pour être déporté en Allemagne : "...je suis parvenu à m’évader et à me cacher chez Lapalus, qui habitait 25 rue Saint-Antoine. Plus tard j’ai été en contact avec les maquisards qui attaquèrent la caserne Richemont à Montluçon (Allier). L’un des chefs de la résistance à cet endroit s’appelait, je crois, Larey et était membre de la CNT. Puis j’ai du fuir la milice me recherchant, et me cacher dans divers lieux dont Lépaud en Creuse. Au moment de la libération, j’étais à nouveau à Mâcon et participais aux combats du maquis pour libérer la ville."

Après la Libération, il travailla comme ouvrier chez Dunlop à Montluçon. En 1947 il épousait une ancienne déportée polonaise, Hélène Slawinska. Il était alors le secrétaire de la fédération locale de la CNT en exil. Secrétaire des jeunesses libertaires (FIJL) il était également le responsable à la propagande dans le Massif Central et chargé d’éditer le bulletin régional (1950-1956).

En 1956 il émigrait au Canada où à Calgary (Alberta) il fit divers métiers et publia la revue La Escuela Moderna (1963-1975). En 1966-67, il collabora au Bulletin de la Commission préparatoire du Congrès international de Fédérations anarchistes.

Rentré en France en 1984 il s’installa à Saint-Estève (Pyrénées-Orientales) où il fondait le groupe culturel Sembrador et reprenait en 1985 l’édition de La escuela moderna.

Polyglotte il a contribué à l’édition espagnole de L’’Encyclopédie Anarchiste de Sébastien Faure et a collaboré à l’ensemble de la presse de l’exil libertaire espagnol.

Á partir de 1998 il fut nommé directeur de l’hebdomadaire de la CNT en exil Cenit où il remplaçait Tomas Marcellan qui venait de décéder.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article155353, notice ALVAREZ FERRERAS Felix [Dictionnaire des anarchistes] par Rolf Dupuy, version mise en ligne le 15 avril 2014, dernière modification le 4 octobre 2020.

Par Rolf Dupuy

ŒUVRE : Vicisitudes de la lucha" (Mexico, 1970) ; Caminos para la revolucion iberica ; Porvenir del pensamiento libertario ; Maravillas paises socialistas autoritarios.

SOURCES : Bulletin du CIRA, Marseille n°29/30, 1989 "Les anarchistes espagnols dans la tourmente" (témoignage de F. Alvarez) — Notes D.Dupuy — M. Iñiguez « Enciclopedia… », op. cit.

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