Par Anne Steiner
Né le 24 août 1875 à Brando, en Corse ; commerçant ; individualiste.
Pierre Cardi, venu à Paris en 1906, a connu les mileux individualistes en fréquentant la colonie anarchiste de Chatellaillon, "Libertaire Plage", où se retrouvaient chaque été Anna Mahé*, Libertad* et d’autres militants. En 1907, il commença à écrire dans l’anarchie, hebdomadaire individualiste, avant de fonder sa propre feuille axée sur la propagande antimilitariste, La Chaîne, qui parut de 1907 à 1909. Très régulièrement, des messages lui sont adressés dans la rubrique "Trois mots aux amis" de l’anarchie en 1909 et en 1910. Le 8 novembre 1910, il est chargé par le groupe révolutionnaire du XVIIIe de s’occuper des détenus Martin*, Dulac* et Long*.
Pierre Cardi était très lié à Alfred Fromentin* surnommé le milliardaire anarchiste, qui lui avait confié en 1910 la gestion d’une maison de rendez-vous. En janvier 1911, il décida d’abandonner cette fonction préférant selon ses propres termes "passer pour un voleur que pour un maquereau". Sous le nom de Pierre Vicenti, il loua en janvier 1911 un débit de boissons rue Ordener, juste en face de la Société générale, qui fut attaquée au mois de décembre suivant par Jules Bonnot*, Octave Garnier* et Raymond Callemin*.
En octobre 1911, il ouvrit un magasin vendant des articles de deuxième main à Alfortville, "Au soldeur populaire". Il était alors très lié à Antoine Gauzy*, anarchiste originaire du Gard, qui tenait un magasin semblable à Ivry. A la suite du meurtre de l’inspecteur Jouin par Bonnot au domicile de Gauzy, Pierre Cardi fut arrêté et perquisitionné le 24 avril 1912. On trouva chez lui des mandats poste adressés à Carouy* et Rimbault*, emprisonnés dans le cadre de l’affaire Bonnot. Suite à une lettre de dénonciation anonyme qui faisait de lui l’instigateur de l’attaque de la rue Ordener, il fut soupçonné d’être un receleur et d’avoir négocier des titres volés. Mais faute de preuves, il fut relâché sans être inculpé.
Par Anne Steiner
Sources : archives PPo EA140/ EA 141 ; BA 1702