Par Rolf Dupuy
Né à Bruxelles le 31 mai 1863. Luthier. Militant anarchiste bruxellois puis indicateur.
Fabricant d’instruments de musique ayant, selon la police, « une tête de Christ », Charles Hautstont a sans doute appartenu avec son frère Jean au groupe la Section d’art les Jeunes qui vit le jour à Bruxelles en 1892 et qui regroupait de jeunes artistes voulant « réveiller dans la masse le sentiment de l’esthétique qui, une fois développé, ne peut que mener les travailleurs vers l’idéal ; l’anarchie ». Ce groupe qui s’appelait aussi les endehors, a publié le journal La Lutte pour l’art (Bruxelles, 8 numéros du 24 décembre 1892 à mai 1893) dont le rédacteur principal était Denis Villeval, oncle d’Albin. Charles Hautstont, comme son frère Jean, a également été en relations avec Elisée Reclus lorsque celui-ci fut professeur à l’Université libre de Bruxelles. Vers 1895 il fit partie du comité belge recueillant des fonds au profit des militants arrêtés et torturés en Espagne.
Selon une lettre non datée à Max Nettlau, ce serait lui qui se serait occupé de composer la réédition de L’Humanisphère de Joseph Déjacque à la Bibliothèque des Temps Nouveaux de Bruxelles. Son frère Jean collaborait au périodique L’Idée (9 numéros de mai à octobre 1894).
Selon la police des étrangers, il aurait été recruté comme indicateur en 1899.
Sous le nom de Hautstout Myrial, il fut initié à franc-maconnerie en 1903, GODF.
En 1924, il habitait Fontenay-aux-Roses chez sa maîtresse Alice de Sanoit, avec laquelle il séjourna aussi à Nice. Son passé d’indicateur semblait oublié.
Par Rolf Dupuy
SOURCES : Police des étrangers, dossier 4574 (Bruxelles) — J. Moulaert, Le mouvement anarchiste…, op. cit. — Fonds Max Nettlau, IISG (lettres de Charles et Jean Hautstont et de Lily Rupertus). — Note de Marianne Enckell.