HUAU François, Antoine [Dictionnaire des anarchistes]

Par René Bianco, notice complétée par Thierry Bertrand

Né le 14 décembre 1862 à Marseille, mort le 22 novembre 1920 à Saint-Laurent du Maroni (Guyane) ; chaudronnier, maçon ; anarchiste, illégaliste, antimilitariste de Marseille ; bagnard.

Très jeune Huau étaient condamné à plusieurs reprises : en février 1879 à Marseille pour vol (2 mois de prison), en août de la même année pour vagabondage toujours à Marseille (1 mois). En mars 1880 il fit un an de prison à Marseille pour vol. Le 15 mai 1882 Huau était condamné par la cour d’appel d’Aix à 15 mois de prison pour vol encore. Enfin, en décembre 1884 à Grenoble, il faisait un an de prison pour pudeur (?).
Il fit son service militaire au 2ème régiment d’Infanterie légère d’Afrique (Bat’ d’Af’) du 27 décembre 1887 au 5 novembre 1890. Dans ce régiment il se rendit en Afrique, au Tonkin et en Algérie.
Militant anarchiste et antimilitariste, Huau fut impliqué en février 1902, avec Auguste Berrier et Pascal Mazan dans une affaire de fabrication de fausse monnaie qui se termina par un acquittement.
Il habitait en 1903 dans la rue Juramy comme son compagnon Mazan.

En 1904 il collabora à L’Action Antimilitariste (Marseille, 5 numéros du 15 septembre 1904 au 15 janvier 1905) dont le gérant était A. Berrier et qui revendiquait « près de 200 abonnés ».

Il présida le 11 juin 1905 le congrès régional antimilitariste. Secrétaire de la section de Marseille-Saint Louis de l’Association Internationale Antimilitariste (AIA), il fut délégué au congrès national tenu à Saint-Étienne en juillet 1905.

La police signala qu’entre 1905 et 1908, il fréquentait les réunions du Groupe central libertaire qui siégeait au Bar Frédéric, 11 rue d’Aubagne.
En 1906 il était à la rue Plumier au 58.
En mars 1908, il fut à nouveau arrêté pour fabrication de fausse monnaie, avec les frères Berrier, et fut condamné par la cour d’Assise des Bouches-du-Rhône à 100Frs d’amende, 5 ans de travaux forcés (Guyane) et 10 ans d’interdiction de séjour.
Écroué le 24 juillet 1908 il était embarqué sur « La Loire » pour la Guyane le 23 décembre 1908. Il était alors célibataire et exerçait le métier de maçon.
Au bagne son dossier indiquait qu’il était un anarchiste dangereux et qu’il vivait de la fausse monnaie qu’il fabriquait.
Il était libéré mais tenu à résider en Guyane en décembre 1915. Il ne profitera pas longtemps de cette « liberté » puisqu’il décédait à Saint-Laurent du Maroni 5 ans plus tard.

Son père se prénommait Hippolyte, Marius et sa mère Marguerite Chaix.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article155443, notice HUAU François, Antoine [Dictionnaire des anarchistes] par René Bianco, notice complétée par Thierry Bertrand, version mise en ligne le 12 avril 2014, dernière modification le 3 septembre 2020.

Par René Bianco, notice complétée par Thierry Bertrand

SOURCES : Arch. Dép. Bouches-du-Rhône, M6/3354A, 3355, 3356, 10810, 1R1052. — Arch. de l’Outre-Mer, H 5403. — R. Bianco Le mouvement anarchiste à Marseille..., op. cit. — R. Bianco, Un siècle de presse… , op. cit.

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