Par Jean Maitron, notice complétée par Rolf Dupuy
Né le 24 octobre 1871 à Charleville (Ardennes) ; ouvrier frappeur, chaudronnier puis ferronier ; anarchiste des Ardennes.
À l’âge de 17 ans, Paul, frère cadet de Paulin Mailfait*, volait un porte-cigarettes aux Magasins Réunis de Charleville, ce qui lui valut une journée de prison le 1er mai 1889. Le 5 octobre 1890, avec son frère aîné Paulin, il agressa un client dans un café puis saccagea l’établissement, ce qui leur valut à tous deux 6 jours de prison. Le 24 juin 1891, il fut à nouveau condamné pour coups à 2 mois de prison.
Paul Mailfait adhéra au groupe anarchiste Les Sans-patrie créé à Charleville le 18 octobre 1891. Le 29 avril 1892, dans le cadre des poursuites engagées pour « association de malfaiteurs », à l’encontre des Sans-patrie, trois arrestations furent opérées. Paul Mailfait, soupçonné d’avoir proféré des menaces criminelles, échappa de justesse à l’arrestation et se réfugia probablement en Belgique où se trouvait son frère, sous le coup, pour sa part, d’une inculpation pour « complicité de désertion ». Il fut finalement arrêté à Charleville le 6 mai 1892. L’affaire se solda par un non-lieu et Paul Mailfait fut libéré le 15 mai 1892.
Le 20 février 1901, il fut condamné à 8 jours de prison pour violence et rébellion à agent.
Lors des manifestations contre la vie chère en septembre 1911, Paul Mailfait provoqua un attroupement dans la Grand’rue de Charleville en criant : « Vive le 17e, il faut se rendre au casernement de ces vaches-là, et avec du pétrole les incendier. Il faut prendre la baïonnette des troupiers et la foutre dans le ventre des chevaux, ces vaches-là, il faut les crever tous ». Le tribunal le condamna le 13 novembre 1911 à 6 mois de prison.
En 1923, Paul Mailfait était installé à Paris et était père de 7 enfants.
Par Jean Maitron, notice complétée par Rolf Dupuy
SOURCES : D. Petit, Deshérités de Nouzon…, op. cit.