BALLEREAU Émile

Par Jacques Girault, Annie Pennetier, Claude Pennetier

Né le 18 décembre 1893, à Ambrault (Indre), mort le 9 mars 1964 à Oulches (Indre) ; instituteur ; secrétaire du syndicat de l’Enseignement laïque de l’Indre, collaborateur de L’École émancipée ; secrétaire de la section de la section départementale du SNI ; président de la section de l’Indre de la MGEN ; auteur de la série des « Textes vivants ».

Émile Ballereau, fils de l’ouvrier carrier Eugène Ballereau, entra à l’École normale d’instituteurs de Châteauroux (Indre) en 1909, major de sa proportion. Instituteur en 1912, mobilisé sur le front de l’Yser, il eut une affection pulmonaire et fut réformé en 1916.

Il se maria religieusement le 19 août 1914 à Cusset (Allier) avec Anna, Henriette, Françoise Hézay, née le 31 janvier 1892 à Cusset (morte le 25 octobre 1977 à Châteauroux). Fille d’un employé à sa naissance devenu gendarme, Anna, élève de l’École normale d’institutrices de Châteauroux, après avoir échoué au concours d’entrée à l’ENS de Fontenay-aux-Roses préparé à l’ENI de Lyon, devint institutrice. Leurs trois garçons ne reçurent aucun sacrement religieux.

Ils exerçaient dans les années 1930 à Bommiers (Indre) où ils restèrent trente-et-un ans. Il avait été secrétaire de mairie pendant trois ans dans son premier poste (Condé). À Bommiers il n’exerça cette responsabilité qu’une année.

Avec son épouse, Ballereau adhéra au syndicat de l’Enseignement laïque de l’Indre en 1919. Il occupa à trois reprises la fonction de secrétaire : de janvier 1922 à janvier 1926, de décembre 1929 à mars 1932 puis d’octobre 1937 à janvier 1950. Ballereau collabora à l’École Émancipée de 1920 à 1932 et à l’Action syndicaliste, organe mensuel de la minorité de la Fédération de l’Enseignement et au niveau local au journal de l’Union départementale CGTU, Travail, de janvier 1922 à septembre 1923. Il fut délégué au congrès de Grenoble de la Fédération unitaire de l’Enseignement en 1926. Militant avec son épouse dans le groupe de Jeunes, Ballereau signa en novembre 1930, le manifeste des vingt-deux pour l’unité syndicale puis créa avec André Thomas, en juin 1931, un comité départemental pour l’unité qui eut une influence importante dans le mouvement syndical de l’Indre. Avec son épouse, ils firent une grève totale le 12 février 1934, militèrent très vivement en faveur de la paix par la signature de la pétition contre la guerre à la veille des accords de Munich. Secrétaire de la section départementale du SNI entre octobre 1937 et 1940, il siégea en 1938 au Conseil départemental de l’enseignement primaire. Il fut sanctionné par l’administration pour sa participation à la grève du 30 novembre 1938.

Après avoir collaboré au début des années 1920 à l’hebdomadaire de l’Union des syndicats ouvriers de l’Indre, Travail, Ballereau dirigea le Groupe de jeunes et assura les cours de français dans la partie pédagogique de L’École émancipée. René Vives, directeur de SUDEL, maison d’édition du SNI, lui demanda de collaborer avec un directeur d’école de Paris, Brangier, à un livre de lectures dont le premier tome parut vers 1934, point de départ d’une collection des « Textes vivants » qui connut un grand succès.

Pendant la Seconde Guerre mondiale, Ballereau tenta de reconstituer le syndicat de l’Enseignement et fut membre de son bureau clandestin en 1943. À la Libération, il n’était plus lié au courant syndicaliste révolutionnaire de l’enseignement. Toujours instituteur à Bommiers par Ambrault, il redevint secrétaire de la section départementale du SNI à la Libération jusqu’à la fin des années 1940. Lors du congrès du SNI (22-24 mars 1948), il fut assesseur de la séance du 23 mars. À partir de 1954, il présida la section de l’Indre de la MGEN et le demeura jusqu’à son décès. .

Ballereau fut élu conseiller municipal socialiste d’Oulches en 1953 où il habitait depuis sa retraite. .
_Émile Ballereau publiait dans L’École libératrice des articles sur le morale en 1952-1953 et, à partir de 1954, des articles pédagogiques sous le titre général « Le Français à l’école primaire . Il continua la publication chez SUDEL des livres de lecture pour les écoles primaires.

Lors de ses obsèques, Henri Aigueperse lui rendit hommage au nom du SNI, de la MGEN et de SUDEL. Dans L’École libératrice du 4 février 1966, Georges Bouquet, instituteur retraité qui travailla avec lui écrivit un article de deux pages à Émile Ballereau.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article15551, notice BALLEREAU Émile par Jacques Girault, Annie Pennetier, Claude Pennetier, version mise en ligne le 20 octobre 2008, dernière modification le 17 octobre 2022.

Par Jacques Girault, Annie Pennetier, Claude Pennetier

SOURCES : Arch. Nat. F7/13749, rapport du 14 juillet 1929. — Renseignements recueillis par G. Thomas. — Renseignements fournis par Anna Ballereau.

ICONOGRAPHIE : Louis Bouët, Les Militants du syndicalisme universitaire, op. cit. p. 1, photo des délégués au congrès de Grenoble, 1926.

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