SÈVRE Adolphe [Dictionnaire des anarchistes]

Adolphe Sèvre fut dès 1892 un des animateurs du noyau anarchiste de Lambézellec (aujourd’hui quartier de la ville de Brest, Finistère), un des plus actifs du Finistère. La police le considérait même comme son principal dirigeant. Au début de l’année, il était abonné au journal anarchiste Le Falot cherbourgeois (voir Louis Matha).

Il vivait au lieu dit Keranfurust Izella dans une maison dont il était le propriétaire, entourée d’un mur de deux mètres de hauteur et éloignée de 150 à 200 mètres des autres habitations.

Condamné en 1892 à quinze jours de prison pour outrages au procureur de la République de Brest, il quitta la ville à la fin de l’année et s’installa 116, rue Péret, au Havre, sous le faux nom de Dupuy. De là il continua à entretenir une correspondance assidue avec les anarchistes de Lambézellec.

Quatre d’entre eux – Régis Meunier*, Emile Hamelin*, André Bizien* et Jean-Marie Pétrequin* – s’étaient installés avec leurs compagnes à Keranfurust Izella dans la maison d’Adolphe Sèvre. Communément appelée « Maison carrée », elle devint alors, pour le voisinage, « la maison des anarchistes ».

En décembre 1893, afin de renforcer la surveillance de la « Maison carré », le sous-préfet s’assura le concours du directeur de la poste de Lambézellec et put ainsi contrôler la correspondance des compagnons.