BALLON Renée, Marthe, Marie

Par Jean Maitron, Claude Pennetier, Nadia Ténine-Michel

Née le 4 mars 1901 à Bayers (Charente), morte le 3 novembre 1988 à Bayonne (Pyrénées-Atlantiques) ; professeure ; militante socialiste (Hautes-Pyrénénes) puis communiste (Seine-et-Oise).

Son père, Alexandre Ballon, était sabotier dans un village de Charente et sa mère, Marie, Anna Charles, sans profession. Renée Ballon devint professeur à l’École normale d’institutrices de Tarbes (Hautes-Pyrénées) à partir de 1936, et fit partie du bureau de la Fédération SFIO et du comité de rédaction de La Bigorre Socialiste en 1938. Ses activités de propagande favorisèrent la reconstitution de plusieurs sections SFIO, notamment celle de Séméac (voir Louise Cazaubon). Au congrès fédéral de Maubourget, le 30 janvier 1938, elle fut désignée au comité de Front populaire. À celui de Castelnau-Magnoac, le 29 mai 1938, elle soutint les thèses de Marceau Pivert et de la Gauche révolutionnaire. Renée Ballon quitta les instances fédérales lors du congrès d’Argelès-Gazost, le 29 janvier 1939 mais ne rejoignit pas le PSOP. Au comité général de l’Union des syndicats CGT de Tarbes, réuni le 30 octobre 1938, elle représenta les enseignants.

Lors de la grève du 30 novembre 1938, elle fut une des cinq grévistes de l’École normale d’institutrices de Tarbes, et fut frappée d’une retenue de salaire d’une semaine de traitement. À l’EN, elle était la responsable de la bibliothèque et fut en conflit avec le rectorat qui avait rayé tous les ouvrages progressistes qu’elle avait commandés : Marx, Martin du Gard, Gide notamment. Elle avait demandé le maintien dans la liste du livre de Gide Le retour de l’enfant prodigue qui était au programme du Brevet supérieur, d’où la colère du recteur Delteil. Elle prit connaissance de son dossier en 1945 et s’aperçut que le recteur, entre autres reproches, rappelait ces faits.

Déplacée par le gouvernement de Vichy en 1940, elle enseigna au collège du Dorat (Haute-Vienne) jusqu’en 1945. Elle y rencontra une autre professeur déplacée, Marguerite Raberin, participa avec elle à la Résistance.et adhéra au Parti communiste. Bonnes cyclistes, les deux jeunes femmes jouèrent le rôle d’agent de liaison du Front national, de Limoges au Dorat, en transportant informations, tracts et éditions de Minuit.

Après la guerre, Renée Ballon, professeur de philosophie à l’École normale de Versailles (Seine-et-Oise, Yvelines), résidait à Saint-Germain-en-Laye où elle fut élue conseillère municipale communiste en 1947, 1950 et 1953 ; elle fut encore candidate en 1959. En 1958 et 1962, elle fut candidate suppléante aux élections législatives dans la troisième circonscription de Seine-et-Oise.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article15557, notice BALLON Renée, Marthe, Marie par Jean Maitron, Claude Pennetier, Nadia Ténine-Michel, version mise en ligne le 20 octobre 2008, dernière modification le 31 octobre 2018.

Par Jean Maitron, Claude Pennetier, Nadia Ténine-Michel

SOURCES  : Arch. Dép. Yvelines, 1 W 967, 978, 1081, 1102, 1113. . — La Bigorre socialiste, 1938-1939. — Renseignements recueillis par Louise Cazaubon. — Renseignements fournis à Jacques Girault en 1987 par l’intéressée dans une lettre, transmise par Jean Reynaud. — Notes d’Alain Dalançon et de Jacques Girault..

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