Par Laurent Gallet
Né le 14 novembre 1849 à Lyon, mort le 22 juillet 1921 à Lyon 2e arr. ; tisseur ; anarchiste
En 1880, le nom de « Polo aîné, tisseur, grand rue de la Croix-Rousse, 50 » figure sur deux déclarations de réunions électorales aux côtés du guesdiste Gabriel Farjat et du blanquiste Guillaume Lyons. S’agit-il de Louis Polo ?
En 1884-1885, il fut membre de la commission exécutive des ouvriers sans travail. Fin 1886, il partit pour quelques années s’installer à Vienne où il avait trouvé du travail. Alors qu’il était jusque-là considéré alternativement socialiste-révolutionnaire et anarchiste par la police, à son retour de Vienne, où il fréquenta Bordat*, il n’est plus signalé que comme anarchiste.
En 1889, il prit part à la fondation du groupe du Réveil croix-roussien, groupe anarchiste pour l’éducation sociale. Au sein de ce groupe, il organisa, le 8 mai 1889, une réunion publique à la Brasserie Française, au cours de laquelle aucun bureau d’ordre ne fut constitué. Cela lui valu une condamnation du tribunal de simple police à 17 francs d’amende pour infraction à l’article 8 de la loi du 30 juin 1881 sur les réunions publiques.
L’année suivante, Polo chercha à organiser une nouvelle fédération des syndicats ouvriers de Lyon, dans laquelle pourrait entrer les hommes de peine réunis (anarchistes) que la fédération du passage Coste avait refusé de recevoir. Cette nouvelle fédération serait formée avec tous les éléments des chambres syndicales qui n’étaient pas fédérées et de nouvelles chambres syndicales formées.
Le 14 janvier 1891, Polo fut condamné par défaut à 3 jours de prison et 15 francs d’amende pour avoir signé, avec Rascle*, une déclaration de réunion publique au cours de laquelle aucun bureau ne fut constitué. Sur opposition formée par Polo, la peine de prison fut abaissée à un jour de prison.
Début 1892, il fit partie du groupe anarchiste de la Croix-Rousse, Ni Dieu ni Maître. Le 30 mars, il fut perquisitionné, avec 38 autres anarchistes lyonnais, puis inculpés solidairement d’association de malfaiteurs. Polo prit alors la fuite.
Lors des élections législatives de 1893 il fit, 3ème circonscription, acte de candidature abstentionniste. Il prit ainsi part, avec Pierre Desgranges dans la 1ère circonscription, François Vitre dans la 3ème circonscription, Hippolyte Dumortier dans la 4ème, Alphonse Comberousse dans la 5ème, Daniel Condom, Marius Debard et Claude Joly dans la 7ème, Maurice Condom dans la 9ème et Marius Blain dans la 1ère circonscription de Villefranche, à une vaste campagne abstentionniste.
En 1893, il fut nommé membre d’une commission de contrôle de la rédaction du journal L’Insurgé et en juin, fit partie d’une commission de dix membres pour la tenue de conférence dans la région lyonnaise. Perquisitionné le 20 novembre 1893 sans résultat, puis en février 1894. Seul un numéro du journal La Révolte avec son supplément fut saisi. Ecroué à Saint-Paul, il fut remis en liberté le 26.
A l’occasion du procès Caserio, Polo fut inscrit sur une liste d’anarchistes à surveiller tout particulièrement.
En 1898, il figurait encore sur les listes d’anarchistes.
Par Laurent Gallet
SOURCES : Atch. Dép. Rhône 4M251, 4M309, 4M311, 4M312, 4M318, 4M321, 10M372. — Etat civil.