BALLON Roger, Auguste, Félicien

Son grand-père paternel était un frère ignorantin, sanctionné comme opposant à l’Empire, déplacé de Charente en Indre-et-Loire, marié à une institutrice d’une école catholique laïcisée sur place. Fils d’un instituteur adjoint et d’une institutrice, future directrice d’école, Roger Ballon, frère cadet de Charles Ballon, fit ses études à l’école primaire supérieure d’Amboise, puis à l’École normale d’instituteurs de Loches (promotion 1908-1911). Il avait un autre frère cadet, Roger Ballon qui devint également instituteur.

Roger Ballon fut nommé instituteur adjoint à Preuilly-sur-Claise où il adhéra au syndicat de l’Enseignement qu’animait son frère Charles et à la section socialiste dont il devint vite secrétaire. Il fut beaucoup influencé par son ami Léon Vernochet, professeur d’EPS et futur militant de l’Internationale des travailleurs de l’enseignement.

Il se maria le 16 août 1920 à Luxé (Charente), où ses parents retraités habitaient, avec Madeleine, Camille, Isabelle Mexandeau, institutrice, fille d’instituteurs à Villiers (Vienne). Le couple enseigna à Bueil, à Bréhémont puis à Langeais où il devint directeur de l’école de garçons.

Après son service militaire et la guerre, il milita dans la Fédération ouvrière et paysanne des mutilés de guerre dont il fut un des secrétaires régionaux après la fusion de 1935, à la Ligue des Droits de l’Homme et au Parti socialiste.

En 1926 et 1928, il se retrouva secrétaire du syndicat unitaire de l’Enseignement d’Indre-et-Loire. En désaccord avec l’orientation du syndicat qui était devenue celle de la majorité de la CGTU, il quitta en 1929 le syndicat unitaire de l’Enseignement pour le Syndicat national (CGT) des instituteurs.

À partir de cette époque, il militait surtout au Parti socialiste SFIO et assura un temps l’éducation politique des jeunes socialistes. Membre de la commission administrative fédérale de 1931 jusqu’à la guerre, délégué aux congrès du Parti SFIO de Tours (1931), Avignon (1933) et Marseille (1937), candidat aux élections législatives de 1932 dans la circonscription de Chinon, il fut secrétaire des sections de Pont-de-Ruan puis de Langeais à partir de 1937 et secrétaire fédéral adjoint de 1935 jusqu’au début de 1938 - voir Henri Marcheix. À partir de 1937, il défendit les positions de la « Bataille socialiste », s’opposant aux attaques contre les communistes au début de 1938, combattant la dissolution de la Fédération SFIO de la Seine et soutenant Marceau Pivert en mai 1938. Lorsque Bernard fut mobilisé en septembre 1939, Roger Ballon le remplaça comme secrétaire fédéral.

Roger Ballon participa à la Résistance, une attestation le donne membre du BOA, région M du 1 er décembre 1942 au 17 janvier 1944 et à ce titre participa à des parachutages. Il fut arrêté le 16 janvier 1944 à son domicile, école de garçons de Langeais. D’abord incarcéré à la prison de Tours, il fut transféré le 11 mai à Royallieu (Oise) puis déporté le 4 ou le 7 juin 1944 à Neuengamme où il resta jusqu’en juillet avant d’être transféré à Oranienburg « d’où il est parti en convoi le 4, 5 ou 6 février 1945 » selon un témoignage d’un déporté survivant..
Porté disparu, il n’y a pas de date de décès dans son dossier à Caen.
Selon Le Mémorial des Déportés français à Sachsenhausen, il serait arrivé à Sachsenhausen le 7 juin 1944 venant de Neuengamme et il serait mort « postérieurement au » 4 février 1945 à Bergen-Belsen. Son frère Marcel mourut également en déportation.