Par Notice complétée par Marianne Enckell
Né le 20 janvier 1844 à Toulouse (Haute-Garonne), mort le 2 décembre 1883 à Paris ; tailleur d’habits puis marchand de vin ; membre du Comité central de la Garde nationale ; secrétaire, en 1870, de la section du Père-Lachaise de l’Internationale.
Andignoux (orthographié parfois Endignoux ou, par erreur, Audignoux), dont le dernier domicile connu à Paris avant 1871 était 13 ou 79, rue de l’Église (XVe arr.), était enfant de troupe, son père étant capitaine d’habillement. Il avait été condamné à Paris, le 15 juin 1870, à 16 f. d’amende pour outrages à agents.
Délégué du 82e bataillon pendant la guerre, il fut élu membre du Comité de légion au début de mars 1871, puis, le 15 mars, membre du Comité central de la Garde nationale (XVe arr.). Il fut révoqué le 21 avril, pour avoir, avec l’argent reçu par la mairie pour les élections à la Commune, fait imprimer des bulletins à son nom. (Cf. dossier du 17e conseil de guerre, Arch. Min. Guerre.) Il avait obtenu 1606 voix sur 6467 votants — cf. J. O. Commune, 31 mars.
Il semble avoir quitté Paris une quinzaine de jours plus tard. Le 17e conseil de guerre lui infligea, par contumace, le 13 septembre 1872, la peine de la déportation dans une enceinte fortifiée.
Réfugié à Genève où il arriva le 24 août 1871, il y vécut sous le nom de Franck et fit partie du Comité de propagande révolutionnaire. Avec Dumartheray, Ostyn et Perrare, il représenta la section genevoise L’Avenir au 6e congrès de l’Internationale « antiautoritaire », Genève, 1-6 septembre 1873, et fit partie de la commission de la Grève générale. (Cf. J. Guillaume, L’Internationale, t. 3, pp. 109, 111, 112). Il collabora « à la rédaction de journaux très avancés et, entre autres, à La Révolte. »
Il vivait dans la misère, tuberculeux tout comme sa femme, une ancienne cantatrice, dont il éleva les enfants. Ils en eurent deux ensemble, Edouard (1877) et Mathilde (1874 ?). Andignoux fut exclu de l’amnistie partielle de 1879. Selon une lettre de Brocher à Max Nettlau, Andignoux rentra toutefois en France par la suite et logea chez Arthur Arnould, chez qui il mourut.
Les deux enfants furent envoyés à l’orphelinat de Cempuis dirigé par Paul Robin. Mathilde fut ensuite adoptée par Gustave et Victorine Brocher, résidant à Lausanne ; elle épousa un pêcheur, François Duport, et mourut en mars 1924 à Pully, près de Lausanne, à l’âge de 50 ans. Edouard Andignoux fut envoyé dans la famille Faure-Reclus pour y apprendre la viticulture ; tuberculeux lui aussi, il était mourant en avril 1924, selon Gustave Brocher.
Par Notice complétée par Marianne Enckell
ŒUVRE : Andignoux a été, durant son exil, parmi les signataires de deux textes imprimés : Au citoyen Garibaldi, 4 p., Genève, 27 janvier 1875 (54 signataires). — Les Proscrits français et leurs calomniateurs... (17 signataires). On trouve ces deux brochures à l’IFHS (archives Claris).
SOURCES : Arch. Nat., BB 24/850, n° 7469. — Arch. PPo., B a/433, rapport du 5 avril 1879. — Arch. Min. Guerre, dossier du 17e conseil de guerre. — Les Proscrits français et leurs calomniateurs..., Genève, Impr. A. Alavoine, 1880, 38 pp. — DBMOF. — Lettres de Gustave Brocher à Pierre Ramus, Pierre Ramus Papers, et à Max Nettlau, Max Nettlau Papers, IISG. — Gustave Brocher papers, IISG. — Liste des élèves de l’orphelinat Prévost à Cempuis. — Michel Cordillot (coord.), La Commune de Paris 1871. L’événement, les acteurs, les lieux, Ivry-sur-Seine, Les Éditions de l’Atelier, janvier 2021.