GROSSIN Lucien [Dictionnaire des anarchistes]

Par Guillaume Davranche

Né le 20 octobre 1886 à Versailles (Seine-et-Oise), mort le 15 août 1924 à Paris 18e ; employé de commerce, puis chauffeur ; anarchiste et syndicaliste.

Fils d’un boulanger et d’une ménagère, Lucien Grossin fut incorporé au 147e régiment d’infanterie le 9 octobre 1906 pour effectuer son service militaire. Le 12 octobre 1907, il fut réformé temporaire pour « pleurésie récente du côté droit ».

Le 1er septembre 1908, il repassa devant la commission spéciale de Vincennes qui le jugea apte à l’activité dans les services auxiliaires. Le 7 septembre, il épousa Louise Petit à Paris 12e. Et le 13 octobre 1908, il enfilait de nouveau l’uniforme, au 46e régiment d’infanterie. Il fut libéré le 29 septembre 1910, avec un certificat de bonne conduite.

En avril 1914, il habitait 234, rue du Landy à Saint-Denis.

Mobilisé le 4 août 1914 dans la 22e section de commis et ouvriers militaires d’administration (COA), mais fut réformé n°2 le 19 novembre 1914 pour de graves troubles intestinaux. Cependant le conseil de révision du 13 juillet 1915 le jugea apte aux services auxiliaires et il fut affecté à la 3e compagnie d’ouvriers d’aviation à Vincennes, puis à la 20e section de secrétaires d’état-major le 7 novembre 1915. Le 22 novembre 1915, il fut définitivement réformé n°2 pour ses problèmes intestinaux.

Revenu à la vie civile, Lucien Grossin devint chauffeur de taxis. En 1916, pacifiste actif, il était membre du Comité pour la reprise des relations internationales (CRRI, voir Paul Veber) et du Groupe d’action syndicaliste révolutionnaire des cochers-chauffeurs du département de la Seine (voir Jules Barday). En septembre 1916, il fut arrêté pour distribution de tracts révolutionnaires.

En juin 1917, il participa à une opération pacifiste ambitieuse : l’édition clandestine d’un numéro du Libertaire (voir Claude Content). Il fut arrêté dans le coup de filet qui s’ensuivit, et comparut en correctionnelle le 11 juin avec plusieurs camarades. Comme il n’avait fait que transporter les paquets de journaux et prétendit en avoir ignoré le contenu, il écopa d’une des peines les moins lourdes : quatre mois avec sursis pour « propos alarmistes ». Son permis de conduire lui fut également retiré.

Les 31 octobre et 12 décembre 1917, le député socialiste Jean Longuet intervint en vain pour obtenir la restitution des permis de conduire de Grossin et d’un autre chauffeur libertaire, Léon Jahane. Le 15 février 1918, le député socialiste Pierre Laval tenta à son tour d’intercéder auprès du ministre de l’Intérieur.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article155668, notice GROSSIN Lucien [Dictionnaire des anarchistes] par Guillaume Davranche, version mise en ligne le 7 avril 2014, dernière modification le 29 novembre 2022.

Par Guillaume Davranche

SOURCES : État civil de Versailles. — Registres matricules de la Seine. — Arch. PPo GA J7 — Le Temps du 13 octobre 1917.

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