BANCEL Georges, Théophile

Par Jacques Girault

Né le 30 octobre 1907 à Aix-en-Provence (Bouches-du-Rhône), mort le 27 novembre 1991 à Teilhet (Puy-de-Dôme) ; professeur ; militant syndical du SPET puis du SNET ; militant communiste, adjoint au maire de Toulon (1945-1947).

Son père, employé de commerce devenu professeur de l’enseignement technique d’origine protestante mais athée, d’opinions radicales-socialistes puis socialistes, puis communisantes, fut révoqué par le gouvernement de Vichy. Georges Bancel ne fut pas baptisé, fit ses études à Montpellier (Hérault) d’où son père était originaire. Après avoir réussi au baccalauréat (philosophie), il obtint à la faculté des lettres trois certificats de licence (espagnol, lettres, histoire). Entré à l’École supérieure d’industrie hôtelière de Clermont-Ferrand, il se maria en septembre 1931 à Teilhet (Puy-de-Dôme), avec la fille du maire socialiste. Ils eurent une fille.

Il dirigea pendant une année avec son beau-frère une entreprise de transports. Il effectua commencé son service militaire en Corse, puis à Hyères dans l’infanterie alpine, et termina comme instructeur à l’École militaire de Saint-Hippolyte-du-Fort (Gard).
Surveillant au lycée de Tarbes (Hautes-Pyrénées), Bancel fut admis au concours du professorat technique (lettres, histoire, géographie) et fut nommé à l’école pratique de Firminy (Loire) en 1935.

Membre du Parti communiste depuis 1932, syndiqué, il milita surtout à partir de 1935. Membre du comité et du secrétariat de la section communiste de Firminy, secrétaire de la section du Secours rouge international qui se transforma en Secours populaire français, il fut au cœur de l’organisation de la solidarité au moment de la guerre d’Espagne. Secrétaire de la section syndicale de son établissement, en 1937, il devint secrétaire départemental du Syndicat du personnel de l’enseignement technique.

À la rentrée de 1939, il fut nommé sur sa demande à Toulon comme chargé d’enseignement à l’école pratique, et fut mobilisé à Briançon (Hautes-Alpes). Sa compagnie de travailleurs d’origine espagnole remplaça les gardes mobiles pour surveiller le camp où avaient été regroupés des républicains espagnols. Comme interprète, il put ainsi nouer des contacts directs avec ceux-ci et faciliter leurs actions. Dès cette époque, en liaison avec l’instituteur du village, il contribua à la fabrication et à la diffusion de tracts communistes. Pendant ce temps, son épouse était repliée à Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme).

Après sa démobilisation, le 25 juillet 1940, Bancel rejoignit son poste à Toulon (école Rouvière) et fut en relations avec le noyau de résistants du lycée (Jean Cazalbou, Henri Michel). En 1943-1944, replié dans le Puy-de-Dôme, il participa aux activités du Front national, contribua à la vie clandestine du Parti communiste et aida les maquis FTPF de la région.

À la Libération, Bancel rentra à Toulon. Secrétaire départemental du Syndicat national de l’enseignement technique, il fut nommé par le ministre membre du conseil d’enquête pour l’académie d’Aix pour l’épuration de l’enseignement.

Membre du comité fédéral et du bureau fédéral du Parti communiste français dans le Var, Bancel était le responsable à l’éducation politique. Candidat aux élections municipales de Toulon, le 29 avril 1945, sur la liste d’ "Union patriotique républicaine antifasciste", il obtint 19 451 voix sur 60 365 inscrits et fut élu au deuxième tour, avec 33 184 voix. En congé de l’enseignement, en juin 1945, puis de novembre 1945 à septembre 1946, pour exercer les fonctions d’adjoint au maire, remplaçant souvent ce dernier Jean Bartolini en raison de son activité de parlementaire, délégué à l’Instruction publique, aux beaux-arts, au théâtre et aux colonies de vacances, puis responsable aux finances, il était aussi le président de la commission des fêtes. Candidat aux élections cantonales, arrivé en tête avec 6 068 voix, il obtint au deuxième tour, le 30 septembre 1945, 6 849 voix sur 23 495 inscrits dans le troisième canton de Toulon. Mais le candidat socialiste SFIO Joseph Risterucci le devançait. A nouveau candidat aux élections municipales, le 19 octobre 1947, sur la liste "d’union républicaine et résistante …", il fut, avec 17 976 ou 26 204 voix (selon les sources), un des treize élus communistes. Mais les communistes ne dirigeaient plus la ville. Il reprit alors son poste de professeur.

Au sein du bureau et du comité de la fédération communiste, Georges Bancel suivait les questions municipales. Lors de la conférence fédérale de 14-15 juin 1947, il présentait avec Michel Zunino, le rapport sur l’activité municipale. Il reçut avec son épouse, militante communiste et responsable du l’Union des femmes françaises, dans son appartement du quartier de Saint-Jean-du-Var puis le boulevard de Strasbourg, tous les dirigeants nationaux du Parti communiste de passage à Toulon.

Réintégré dans son emploi à partir d’octobre 1947, Georges Bancel obtint en 1949 sa mutation pour Marseille (École des métiers du bâtiment qui devint lycée Diderot). Habitant la Cité radieuse construite par Le Corbusier, il devint président de l’association des résidents. Demeurant ensuite à La Penne-sur-Huveaune, il militait dans la cellule communiste du lycée Marcel Pagnol où il termina sa carrière en 1973. Après sa retraite, il dirigea pendant trois années le cours Leschi spécialisé dans le rattrapage des élèves en retard scolaire.

Secrétaire de la section (S1) de son établissement, membre du bureau départemental (S2) et de la commission administrative régionale (S3) du SNET Bancel siégeait à la CA et au bureau de la section départementale de la Fédération de l’Éducation nationale.

Bancel fut aussi le responsable des éditions du Parti communiste dans les Bouches-du-Rhône. Il se retira à Teilhet, où il mourut, toujours membre du PCF.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article15573, notice BANCEL Georges, Théophile par Jacques Girault, version mise en ligne le 20 octobre 2008, dernière modification le 6 novembre 2021.

Par Jacques Girault

SOURCES : Arch. Dép. Var, 2 M 7 35 4, 3 Z 2 23, 1452 W 88. — Presse locale. — Sources orales. — Renseignements fournis par l’intéressé. — DBMOF, t. 18.

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