Par Jean Maitron, notice complétée par Guillaume Davranche
Né le 17 novembre 1871 à Roanne (Loire) ; ouvrier tisseur ; anarchiste.
Louis Thomasson fut avec Segaud* et James*, l’un des fondateurs du groupe La Jeunesse antipatriote, à Roanne. Il habitait 107, route de Paris.
Dans une lettre du 27 février 1892, adressée à un compagnon parti à Rio de Janeiro, il précisait, non sans quelque exagération, que le groupe anarchiste de Roanne comprenait « 600 adhérents » et diffusait « 75 Père Peinard par semaine et 40 Révolté ». Il était à cette époque l’un des représentants du syndicat des tisseurs à la Bourse du travail. Il s’opposa à la création par les compagnons d’un syndicat des hommes de peine qui aurait permis aux anarchistes de disposer d’un local à la bourse, expliquant : « Puisque nous combattons tout ce qui est gouvernement, autorité, lois… nous aurions mauvaise grâce en nous abritant derrière des édifices vermoulus que nous travaillons à jeter bas. »
À l’automne 1892, lors d’un tirage au sort pour la conscription, il refusa de tirer, tenta de faire un discours puis quitta la salle aux cris de « A bas la patrie ». Insoumis, il se réfugia à Londres en en novembre 1892. Il y était toujours en novembre 1893, et cohabitait avec un autre anarchiste roannais, Ferrié, dit Lorin.
Par Jean Maitron, notice complétée par Guillaume Davranche
SOURCES : Arch. Dép. Loire, 19M2, 19M3, 19M5 et 19M6. — Vivien Bouhey, Les Anarchistes contre la république, PUR, 2006. — Constance Bantman, Anarchismes et anarchistes en France et en Grande-Bretagne, 1880-1914 : Échanges, représentations, transferts, thèse en langues et littératures anglaises et anglo-saxonnes, Paris-XIII, 2007.