Par Jean Maitron, notice complétée par Thierry Bertrand
Né le 16 mars 1895 à Beaucaire (Gard), mort à Montrouge (92) le 30 octobre (ou 1er décembre) 1967 ; tailleur sur marbre puis décorateur ; anarchiste (UA).
Arrivé à Marseille en 1920, Viaud résidait au 16 avenue Saint Just en 1922. Il vécut ensuite avec Pierre Le Roux* au 8 rue du Chêne (5e arrt).
Il travaillait de son métier pour le compte de M. Berlandis, rue Granoux (4ème).
Propagandiste actif des idées libertaires, il était un membre très influent du groupe de l’UA qui se réunissait au bar Bruno, place marché des Capucins. Ainsi il était très lié avec Vecchioni*, André* et Sayas*.
Le 11 mars 1922 il présida la conférence de Fister* à la salle Lovy, au Chartreux, Marseille.
Après un séjour à Paris en 1922 en même temps que Férandel* pour suivre l’« École de propagandiste » d’André Colomer*, André Viaud prit la parole au nom de la Fédération anarchiste du Sud et du Sud-Est qui tint congrès pour la première fois à Marseille, le 2 avril 1922.
Le 4 mai 1922 sa compagne fut assassinée au quartier de la Tête Noire à Rognac (Bouches-du-Rhône).
En juin 1922 il était administrateur du bi-mensuel de la Fédération anarchiste du Sud, Terre Libre. Il y écrivait sous le pseudonyme "Le chiffonnier". En août 1922 Viaud ainsi que Le Roux et Georges Vidal* furent poursuivis par le Garde des Sceaux sous l’inculpation d’injures envers l’armée et les officiers, provocation de militaires à la désobéissance, apologie de crimes dans des articles publiés sous leur signature dans le n°2 du journal Terre Libre portant la date du 5 au 20 juillet. L’article de Viaud était intitulé « L’ignorance dans la société actuelle est un geste courageux ».
Des perquisitions eurent lieu chez ces trois personnes ainsi qu’au bureau du journal, au siège du groupe de l’UA, 1 place du marché des Capucins, bar Bruno. Il était trouvé chez Le Roux et Viaud des copies d’articles : « Armée – Voix des Jeunes », signé Le Roux Pierre ; « L’ignorance dans la société », signé A. Viaud ; « Sous le Crochet » qui avait pour auteur « Le Chiffonnier » ; « Les primaires » et « L’en Dehors » ayant pour auteur G.V. (Georges Vidal*) qui était un projet d’article, ; « Conseil aux conscrits » de Le Roux (projet d’article) et 76 exemplaires du n°3 de Terre Libre (5 au 20 juillet 1922). Viaud fut condamné à deux mois de prison et à 100 Frs d’amende pour avoir publié dans Terre Libre un poème à la gloire d’Émile Cottin* de Georges Vidal. Il fut condamné de nouveau à huit mois de prison par défaut comme gérant de Terre Libre.
En avril 1923 il repartit pour Paris et milita à l’UA. Il semble qu’il habitait à Montrouge (Hauts-de-Seine) au 32 rue Gambetta. Il composait aussi des chansons qu’interprétèrent des artistes de renom comme Tino Rossi, Édith Piaf, Reda Caire etc.
D’après la police marseillaise, le 11 juillet 1924 il purgea une peine de prison à Paris puis, libéré, se rendit à Beaucaire pour y voir ses parents. Ensuite il passa quelques jours à Marseille. Pendant ce séjour il fut giflé devant la bourse du travail par un « jeune » anarchiste venant de Paris lui aussi qui s’appelait Pons (Sébastien ?). Ce dernier lui reprochait d’avoir gardé la somme de 5000 francs qu’il avait encaissée pour le compte du compagnon Férandel. Viaud repartit pour Paris où il demeurait au 4 rue de l’Eclair dans le 16e arrondissement.
Après la Seconde Guerre mondiale, André Viaud appartint aux Amis de Sébastien Faure et milita avec sa fille, Augusta, aux côtés de Louis Lecoin*. Il collaborait à son journal Liberté. Il fut nommé à la Commission de contrôle de La Ruche culturelle et libertaire le 15 décembre 1958, lors de l’assemblée constitutive de cette association, dont la secrétaire était May Picqueray* et qui regroupait les écrivains, artistes et conférenciers libertaires et les Amis de Sébastien Faure. La fille d’André, Augusta Viaud, qui était correctrice d’imprimerie, fut également nommée au bureau de l’association.
Par Jean Maitron, notice complétée par Thierry Bertrand
SOURCES : Arch. Dép. 4M/2423 et 1M805 — Cahier de réunions de La Ruche (Archives May Picqueray, CIRA Marseille)