BRONSIN Théophile, Joseph [BROUSSIN]

Né le 11 juillet 1814 dans la province de Liège ; cheminot à Paris ; dénoncé comme insurgé de 1848.

À Paris depuis 1836, il était, en 1848, employé au contrôle sur le chemin de fer d’Orléans. Dénoncé comme ayant participé à l’insurrection de Juin, il fut arrêté puis libéré en août. Resté sans place, il devint caissier chez un parfumeur de la rue Saint-Martin, quartier où il demeurait (passage de l’Entrepôt), quand, en 1851, il fut arrêté, étant compromis tant par les poursuites antérieures subies, que par celles dont son frère avait été l’objet en juin 1849. Il fut libéré. En décembre 1851 il est arrêté pour avoir poussé des cris séditieux et excité la foule contre les troupes. En 1853 il participe à l’affaire de l’Hippodrome du 8 juin, le 11 juin il n’avait pas reparu à son bureau, avait coupé sa barbe. Il disparaît, était absent au procès. A celui du complot de l’Opéra-Comique il fut condamné par défaut à 1 an de prison et 100 francs d’amende.
Il était en 1848-1849 en relations épistolaires avec Biguin, liégeois proche de Esselens. Il recevait Le Peuple et obtint d’un rédacteur du Peuple de Proudhon l’échange avec son homonyme belge. Dans une longue lettre du 26 mars 1849, saisie chez Esselens, il confirme les contacts de Liège notamment par l’intermédiaire d’un certain Édouard. Il écrit : « Il faut reconnaître que nous sommes encore les esclaves de la féodalité financière comme autrefois nos pères étaient les vassaux de la féodalité nobiliaire et cléricale. La glorieuse révolution de 1789 a secoué le joug de cette oppression et celle du 24 février 1848 a commencé la conquête du suffrage universel, à s’affranchir du joug capitaliste, dernière formule de l’esclavage, plus terrible que tout autre. Car le détenteur du capital, les malthusiens, les juifs auraient fini au moyen de l’usure toujours progressive à accaparer la terre entière... » Théophile Bronsin se prononça en faveur de la démocratie sociale, de l’instruction obligatoire, du progrès en général. Il cite Louis Blanc. Plus de trace de ce contact ne subsiste ultérieurement. Une correspondance de ce type, ici républicaine et démocratique, montre l’exemple rarement décelable des relations entre la Belgique et la France par l’intermédiaire d’un des nombreux émigrés belges à Paris qui encourage, influence du mouvement démocratique en Belgique.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article1558, notice BRONSIN Théophile, Joseph [BROUSSIN], version mise en ligne le 30 juin 2008, dernière modification le 8 septembre 2020.

SOURCES : Arch. Min. Guerre, A 8001 et B 238. — J. Puissant, Dictionnaire biographique du Mouvement ouvrier en Belgique, Bruxelles, Ed. Vie Ouvrière, sd (1995), p. 224. — I. Tchernoff, Le Parti républicain au coup d’État et sous le Second empire, op. cit.— Gazette des Tribunaux, 7 et 8 novembre 1853, 17 janvier 1854.

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