KERVORC’H Odette [KERVORC’H Lucienne, Marie, dite], épouse BEILVERT puis ESTER [Dictionnaire des anarchistes]

Par Thierry Bertrand, Rolf Dupuy

Née le 15 juillet 1915 à Bouguenais (Loire-Atlantique), morte le 11 mars 2010 à Chapelle-sur-Erdre (Loire-Atlantique) ; employée ; anarchiste et anarcho-syndicaliste de Paris.

Odette Kervorc’h était, dès son plus jeune âge, heurtée par l’injustice sociale. Elle s’orienta alors vers la pensée anarchiste et, farouchement anticléricale, elle contesta la place dévolue aux femmes dans la famille traditionnelle.

Mariée à Jean-Marie Beilvert, un syndicaliste dont elle eut une fille, elle divorça et monta à Paris.

En 1936 elle soutint la lutte antifranquiste espagnole. Pendant la seconde guerre mondiale elle participa à la résistance et était liée au réseau "Vengeance", mais refusait tout discours patriotique.

En 1945 elle fît connaissance d’un autre résistant, déporté à Mauthausen : José Ester Borras* avec qui elle se maria. Ce dernier était l’un des fondateurs de la FEDIP (Fédération Espagnole des Déportés et Internés Politiques), qui rassemblait aussi bien des militants anarchistes que des communistes anti-staliniens et que des militants du POUM. Elle en devint militante.

Elle se battit également pour la libération des antifranquistes emprisonnés au Goulag en URSS. Ainsi, en 1947, elle participait à une campagne – dont José Ester Borras était le principal organisateur – pour libérer des pilotes et des marins antifascistes espagnols enfermés au camp de Karaganda (Kazakhstan). Lors de cette campagne elle rencontra Georges Altman, un ancien résistant du réseau Franc-Tireur et devint son assistante en 1947 au sein du journal Franc-Tireur.

En 1946/1947 la « Bretonne réfugiée espagnole », comme l’avait surnommée son compagnon Ester Borras, était membre de la CNT française et secrétaire du syndicat des employés de la région parisienne. Avec son mari, qui travaillait à l’office des réfugiés, elle organisa la solidarité avec les guérilleros réfugiés en France.

En 1974 elle quitta Paris avec son mari pour se rendre à Saint-Christol-lès-Alès (Gard).

Elle adhérait au CIRA Marseille. Elle a collaboré à plusieurs bulletins du CIRA et au journal de la FEDIP Hispania.

De plus, elle était responsable de la Société crématiste d’Alès (Gard).

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article155906, notice KERVORC'H Odette [KERVORC'H Lucienne, Marie, dite], épouse BEILVERT puis ESTER [Dictionnaire des anarchistes] par Thierry Bertrand, Rolf Dupuy, version mise en ligne le 20 mars 2014, dernière modification le 4 mai 2014.

Par Thierry Bertrand, Rolf Dupuy

SOURCES : La Feuille d’Infos du CIRA, n°116, Marseille, 2010 — Témoignage d’Odette Kervorc’h-Ester dans le Journal de la BDIC, n°13, Paris, 2006.

rebonds ?
Les rebonds proposent trois biographies choisies aléatoirement en fonction de similarités thématiques (dictionnaires), chronologiques (périodes), géographiques (département) et socioprofessionnelles.
Version imprimable