LEDOT Julien [Dictionnaire des anarchistes]

Par Dominique Petit

Né le 29 octobre 1852 à Bourges (Cher) ; employé, publiciste ; anarchiste ; inculpé du « procès des Trente ».

Photo anthropométrique Alphonse Bertillon. Collection Gilman. Métropolitan museum of art. New-York

En 1882, Julien Ledot fut employé à la préfecture du Cher et collaborateur au journal L’Union républicaine. Selon L’Indépendant du Cher, il aurait quitté Bourges pour un emploi à la Préfecture de police, puis il commença à écrire dans Paris-Nouveau en mai 1883.

Ledot avait été condamné, en 1887, à 15 mois de prison pour vol, puis plus tard pour vagabondage et en 1890, pour filouterie d’aliments.

Ledot avait été recommandé par Reclus à Jean Grave qui au début des années 1890, le fit entrer à la rédaction de La Révolte où il fut chargé de la rubrique « Mouvement social ». Il avait pris le pseudonyme de Mercier et Grave pensait qu’il s’agissait de son vrai nom. Jean Grave, ne le trouvait guère « sympathique », mais n’eut « jamais à s’en plaindre ».

Ledot avait , en novembre 1893, un voyage à Bruxelles pour se mettre en communication avec des anarchistes belges.

Le 6 janvier 1894, Jean Grave était arrêté, Ledot le remplaça comme comme administrateur de La Révolte, sans en être le gérant.

Le 24 février 1894, suite à la condamnation de Jean Grave pour son livre La Société mourante et l’anarchie, Julien Ledot parvint, avec l’aide d’Henri Gauche, à éditer 9 numéros de La Révolte avant de devoir lâcher. Selon Jean Grave, « toute la correspondance était saisie à la poste, le journal ne servait que de traquenard ».

Le 1er mars 1894, son domicile 10 rue des Prêtres-Saint-Séverin à Paris 5e, avait été l’objet d’une perquisition et il avait été arrêté.

Du 6 au 12 août 1894, il fut poursuivi pour « association de malfaiteurs » dans le cadre du procès des Trente tenu à Paris.

Lors du procès des Trente, en cour d’assises, on lui reprocha des articles de la Révolte faisant appel à la violence, qui auraient établi son entente avec les accusés. Il répliqua : « On nous poursuit pour entente et vous ne relevez contre nous que des conférences et des numéros de journaux ; mais ce sont des délits de presse. Pourquoi ne nous avez-vous pas poursuivis ? »

Ledot fit remarquer qu’il n’avait pas signé ces articles et que le gérant était seul pénalement responsable.

Comme la plupart des inculpés à l’exception de membres du groupe Ortiz, Ledot fut acquitté.

Julien Ledot figurait en 1894 sur une liste d’anarchistes établie par la police des chemins de fer en vue de « surveillance aux frontières » et sur les état récapitulatif des anarchistes au 31 décembre 1894, 31 décembre 1896 et sur celui de 1901, il demeurait 90 boulevard de la Gare.

Son dossier à la Préfecture de police portait le n°184.487.

Jean Grave rapportait que plus tard Ledot se serait vanté d’avoir écrit son livre La Grande Famille.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article155914, notice LEDOT Julien [Dictionnaire des anarchistes] par Dominique Petit, version mise en ligne le 28 mars 2014, dernière modification le 13 novembre 2022.

Par Dominique Petit

Photo anthropométrique Alphonse Bertillon. Collection Gilman. Métropolitan museum of art. New-York
Fiche photo anthropométrique Alphonse Bertillon. Collection Gilman. Métropolitan museum of art. New-York

SOURCES :
Le Journal des débats 6 au 13 août 1894 — Jean Grave, Quarante ans de propagande anarchiste, Flammarion, 1973 — Archives de la Préfecture de police Ba 1500 — La Gazette des tribunaux 6, 7, 9, 10, 11, 13-14 août 1894 — Le Procès des Trente . Notes pour servir à l’histoire de ce temps : 1892-1894 par Sébastien Faure — La Justice 3 mars 1894 — Notice Julien Ledot du Dictionnaire biographique des anarchistesLa Démocratie du Cher 3 mai 1883 — L’Indépendant du Cher 19 juillet 1894 — XIXe Siècle 8 août 1894 — Les anarchistes contre la république de Vivien Bouhey. Annexe 56 : les anarchistes de la Seine — Album photographique des individus qui doivent être l’objet d’une surveillance spéciale aux frontières, Paris : Imprimerie Chaix, 1894 — Note Guillaume Davranche.

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