MARCHAND Marien, Joseph

Par Rolf Dupuy, René Laplanche, Jean-Noël Dutheil

Né le 3 septembre 1880 à Evaux (Creuse), mort le 27 octobre 1941 à Montluçon (Allier) ; ouvrier métallurgiste à l’usine Saint Jacques de Montluçon ; anarchiste.

Fils d’un sabotier vivant à Montluçon (Allier). Le 11 février 1901, à Rochefort, Marien Marchand (écrit parfois Marius) s’engagea comme volontaire dans la flotte pour une durée de trois ans. Il revint en mars 1904 et s’embaucha comme fraiseur dans l’usine Saint Jacques de la Compagnie Châtillon-Commentry. Le 1er janvier 1903, suite à l’unification du syndicat de la Cour de l’Écu et de celui de l’usine Saint Jacques, fut constituée à Montluçon, l’Union centrale des travailleurs métallurgistes (UCTM). Dans un rapport le commissaire central de Montluçon précisait que « bien que le bureau soit composé d’éléments socialistes, les libertaires et antimilitaristes n’en dirigent pas moins le mouvement, ils peuvent compter sur un groupe de 400 à 500 syndiqués ». Marien Marchand appartint à son bureau, le 23 septembre 1905, il reprocha à Michaud son attitude vis-à-vis de Louis Grandidier. Ce dernier, venu de la Seine, eut pour mission de combattre l’influence des socialistes sur l’agglomération. Marien Marchand fut un militant actif de 1905 à 1906, participant à la direction des mouvements sociaux de l’époque, au profit des libertaires. Sa sœur, née le 12 octobre 1882 à Montluçon, fut aussi acquise aux idées anarchistes. Elle fut présidente du syndicat de l’usine des Faux Cols Hayem, ce syndicat fut monté à l’initiative d’Antoine Duchereux) et de la Bourse du Travail de Montluçon, au début de la grève de mai 1906.
Marien Marchand fut secrétaire-président de la section libertaire et antimilitariste de Montluçon en 1905 et délégué de la section de Montluçon, au congrès national tenu par l’Association Internationale antimilitariste (AIA) à Saint-Etienne. Dès son retour et sous l’impulsion de Louis Grandidier et avec l’appui notamment d’Antoine Duchereux, Antoine Bonnat, Peychaud, Chassagne et Louis Bonnefond, il participa à la réorganisation du groupe de Montluçon – qui en juillet comptait environ 300 adhérents.
Dans le cadre d’une enquête sur les antimilitaristes du Sous-préfet de Montluçon, il fut signalé comme inscrit au carnet B. Lors d’un rapport au préfet daté du 6 avril 1906, le commissaire de Montluçon précisait que lors « d’une manifestation publique du syndicat des métallurgistes », la réunion s’était séparée en deux groupes, « les socialistes d’un côté et de l’autre une centaine de libertaires ».
Suite à la répression qui s’abattit sur les militants qui menèrent la grève de 1906, il quitta Montluçon et s’établit à Paris où il se maria le 26 novembre 1910 dans le 18e arrondissement. Marien Marchand fit la campagne militaire contre l’Allemagne jusqu’au 25 novembre 1914 date à laquelle il fut détaché aux usines Renault de Lyon puis à celles de Billancourt.
En décembre 1918, il revint dans l’Allier, il habita à Mazirat (Allier) où il travailla comme ouvrier métallurgiste à l’usine électrique du barrage sur le Cher à Rochebut (commune de Teillet-Argenty).
En 1922, il cotisait à l’Union Centrale des travailleurs de la Métallurgie de Montluçon adhérente à la CGTU.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article155921, notice MARCHAND Marien, Joseph par Rolf Dupuy, René Laplanche, Jean-Noël Dutheil, version mise en ligne le 28 mars 2014, dernière modification le 7 octobre 2020.

Par Rolf Dupuy, René Laplanche, Jean-Noël Dutheil

SOURCES : Arch. Dép. de l’Allier, 1M286-a ; 1M1186 ; 1R768. — Arch. IHS CGT de l’Allier, registre des adhérents de l’UCTM.

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