TRAMCOURT Albert [Dictionnaire des anarchistes]

Par Dominique Petit, Rolf Dupuy

Né le 10 décembre 1866 à Creil (Oise) ; mécanicien, anarchiste d’Argenteuil (Val d’Oise) et de Londres.

Photo anthropométrique Alphonse Bertillon. Collection Gilman. Métropolitan museum of art. New-York.

Le 4 août 1887, Albert Tramcourt se maria à Argenteuil (Val d’Oise) avec Catherine, Madeleine Bruchon.

Le 23 novembre 1891, il était poursuivi pour avoir dérobé un revolver, des sacs et un grand nombre d’outils à des ouvriers employés à la nouvelle usine de Renancourt. Le tribunal correctionnel d’Amiens le condamnait à 4 mois de prison pour vol d’outils. « Une erreur judiciaire », selon son avocat de 1894.

En 1892, il aurait été condamné pour abus de confiance. Il demeurait 21 rue du Port à Argenteuil.

Il s’était réfugié au début des années 1890 à Londres où il résidait 27 Stanhope Street et aurait fréquenté le milieu des anarchistes français en exil. Il avait entretenu une correspondance active avec des compagnons réfugiés dans ce pays.

Il était arrêté le 15 janvier 1894, à Argenteuil et incarcéré à Mazas. Tramcourt nourrissait sa mère, sa sœur, sa femme, sa sœur et une petite fille de deux ans. Elles se retrouvèrent sans ressources durant son incarcération.

Le 28 mars 1894, il était mis en liberté provisoire. Il était alors chef d’équipe à l’usine Baudet.

On avait saisi chez lui une lettre, datée de Londres le 26 décembre 1893, dans laquelle d’un anarchiste nommé Baudin qui paraissait être en étroites relations d’amitié avec lui, il l’informait que la guerre était déclarée, qu’il n’y avait plus qu’à se défendre et l’invitait à dire à son oncle qu’il était encore plus résolu qu’avant.

Il figurait en 1894 sur une liste d’anarchistes établie par la police des chemins de fer en vue de la surveillance aux frontières ». Son dossier à la Préfecture de police portait le n°75.887.

En août 1894 il fut impliqué dans le procès des trente (mêlant voleurs et théoriciens anarchistes) où au cours de l’audience, il déclara : « Je ne suis pas anarchiste, je n’ai fait partie d’aucune entente, et, regardant autour de lui, il ajouta : Je ne connais aucun de ces messieurs autour de moi. »

Accusé uniquement d’avoir reçu des lettres compromettantes, l’avocat général abandonna l’accusation contre lui, à l’audience, il fut acquitté. Il rejoignit Argenteuil à pieds, n’ayant pas d’argent pour payer le trajet.

À l’automne 1895 la police signalait son départ de Londres à destination de l’Amérique.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article155989, notice TRAMCOURT Albert [Dictionnaire des anarchistes] par Dominique Petit, Rolf Dupuy, version mise en ligne le 26 mars 2014, dernière modification le 13 novembre 2022.

Par Dominique Petit, Rolf Dupuy

Photo anthropométrique Alphonse Bertillon. Collection Gilman. Métropolitan museum of art. New-York.
Fiche photo anthropométrique Alphonse Bertillon. Collection Gilman. Métropolitan museum of art. New-York.

SOURCES : Album photographique des individus qui doivent être l’objet d’une surveillance spéciale aux frontières, Paris : Imprimerie Chaix, 1894 (photo) — C. Bantman « Anarchismes et anarchistes… », op. cit. — Le Journal des débats, 15 juillet, 7 au 13 août 1894 — Le XIXe siècle 8 août 1894 — Le Progrès de la Somme 23 novembre 1891 — L’Intransigeant 5 janvier 1894 — Le Petit journal 7 août 1894 — Le Petit Provençal 9 août 1894 — La Vérité 12 août 1894 — L’Union libérale 15 août 1894 — Archives de la Préfecture de police Ba 1500 — Arbre généalogique de Christiane Ollier.

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