Par Roger Martin, complété par Marianne Enckell
Née le 3 août 1882 à Lille (Nord) ; militante anarchiste dans les Vosges.
Philomène Cassoret fut pendant trois ans chanteuse des rues à Nancy (Meurthe-et-Moselle), puis vint s’installer à Épinal (Vosges) en 1912 ; elle y ouvrit un petit magasin de bimbeloterie, tout en vendant de menus articles de bazar sur les marchés de la région. Elle ne tarda pas à attirer l’attention du commissaire spécial d’Épinal par ses propos libertaires, et par la fréquentation des anarchistes Auboin et Louis Mougel. À la veille de la Première Guerre mondiale, elle entra en relations avec l’établissement d’éducation libertaire « La Ruche » de Sébastien Faure, et distribua de nombreux tracts anarchistes.
Elle se montra plus prudente de 1914 à 1916, et les services de la sûreté générale du groupe d’armées de l’Est, qui la surveillaient, ne purent jamais la prendre en flagrant délit. Elle effectua plusieurs voyages à Paris au cours de l’année 1917, et rencontra Sébastien Faure à diverses reprises. Elle retourna à Paris en décembre 1917, et se rendit, boulevard de Belleville, au journal Ce qu’il faut dire, en se recommandant de Cousin et Loquier ; elle demanda cent exemplaires du Manifeste aux travailleurs des villes et de la campagne, publié par la Fédération communiste anarchiste de Suisse romande en 1907 et réédité en 1913 à Flémalle-Grande (Belgique). Elle se rendit également au foyer de la Ruche et rapporta quelques papillons « Du pain ou la paix » qu’elle distribua à ses amis. Deux rapports de police signalent son départ d’Épinal pour Lille le 13 octobre 1919, et son retour à Épinal le 6 janvier 1920. Elle ne se manifesta plus par la suite.
Par Roger Martin, complété par Marianne Enckell
SOURCES : Arch. Dép. Vosges, 8 bis M 43, 8 bis M 44.