CLOT Julien [Jules, Marcel, dit] [Dictionnaire des anarchistes]

Par Antoine Olivesi complétée par Rolf Dupuy, Françoise Morel Fontanelli et Thierry Bertrand

Né le 8 juillet 1900 à Marseille (Bouches-du-Rhône), mort le 28 août 1940 à Marseille ; tourneur sur métaux ; anarchiste.

Fils d’un savonnier, Julien Clot ne fut pas mobilisé lors de la guerre de 14-18 pour état de faiblesse. Il était assez grand pour son époque : 1m73.

Il participa à diverses réunions à Marseille en avril 1924 avec Germaine Berton, Jean Marestan, Louis Boisson et Félix Denegri. Il présida, ensuite, le Comité Sacco et Vanzetti de Marseille. Au cours d’une réunion publique, il attaqua les communistes et notamment César Matton à propos de la situation en URSS en général et l’affaire Lazarevitch en particulier (12 octobre 1927). Il fut candidat abstentionniste dans la 1re circonscription de Marseille aux législatives de 1928.

Le 22 novembre 1927 il était maintenu en service auxiliaire pour emphysème pulmonaire et sclérose péri-bronchique.

Entre 1927 et 1931, il fut un très actif propagandiste de la cause anarchiste et participa à de nombreuses conférences. Il présida notamment celle d’Armand le 2 février 1929 sur le "Développement de l’individualisme anarchiste", celle de Georges Bastien, le 23 avril 1929 "Ni Dieu, ni maître", celle de Sébastien Faure, le 16 mars 1930 sur le thème "Comment je conçois la société future". Le 16 octobre 1930, il présida un meeting de protestation contre la demande d’extradition du gouvernement espagnol de deux anarchistes sous l’égide du Comité de défense sociale et le 5 janvier 1931, la conférence de Sébastien Faure sur "Est-ce la guerre ? Les moyens d’y remédier".

En avril 1929, Clot fit campagne pour Maurice Vial* avec François Mayoux et Marestan. Au mois d’août, il fut actif dans le CDS pour venir en aide aux grévistes des États-Unis menacés de mort. Le 20 juin 1931, il se maria à Marseille avec Anaïs, Maria, Antoinette, Thérèse Martin.

De janvier 1932 à mars 1935, Julien Clot fut le gérant du Comité "Pro Cociancich e Fornasari". Ce comité dont les principaux animateurs furent Bregliano Luca, Girelli Angelo et Gialluca Renato avait sa boîte postale à Colbert (1° arr). Un second comité le « Pro Perseguitati Politici » fut administré par Léopold Faure. D’après un compte rendu financier publié dans Lotta Anarchica, le comité de Julien Clot aurait récolté 5 117, 90 francs et dépensé 3 815,50 francs entre le 16 janvier et le 5 mai 1932. Outre la collecte de fonds, le comité recueillit des documents pour la défense. Un groupe de compagnons marseillais se firent les promoteurs d’une souscription avec loterie en novembre 1932. S’agissait-il du comité administré par Clot Julien ou par Léopold Faure ?

Vers 1934, il fut, avec Pedro Sayas et Léopold Faure, l’un des animateurs du groupe Action Anarchiste qui se réunissait chaque soir à la bourse du travail. Il demeurait alors 8, rue Clotilde. En 1935, il faisait office de boîte postale pour certains Italiens exilés à Marseille. Ce qui explique que les services de renseignements italiens aient pu envisager que Emilio Strafelini utilisait le pseudonyme de Julien Clot.

Selon Martial Desmoulins, Clot "était un garçon intelligent, il connaissait admirablement bien Proudhon. Il était l’intellectuel et l’orateur attitré du groupe Action Anarchiste. Il décéda encore assez jeune". En effet, le 28 août 1939 il était réformé définitif pour troubles mentaux graves et chroniques et renvoyé, deux jours plus tard, dans ses foyers à la Cité(-jardins ?) de Saint Just à Marseille. Le 23 mai 1940 il était diagnostiqué "non récupérable" par l’armée pour aliénation mentale.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article156027, notice CLOT Julien [Jules, Marcel, dit] [Dictionnaire des anarchistes] par Antoine Olivesi complétée par Rolf Dupuy, Françoise Morel Fontanelli et Thierry Bertrand, version mise en ligne le 23 mars 2014, dernière modification le 7 janvier 2018.

Par Antoine Olivesi complétée par Rolf Dupuy, Françoise Morel Fontanelli et Thierry Bertrand

SOURCES : Arch. Dép. (13) II M 3/56 ; VM2/282 ; 1 M 805 rapports des 15/04 et 24/08/1929 ; 1 R 1488 — Arch. Mun. Marseille Acte de mariage n°145 — Le Petit Marseillais, 1928 — Lotta Anarchica n°24 5/06/1932 et n°27 25/09/1932 — La Lanterna n°1 du 01/07/1932 — Morel Françoise, "Le mouvement anarchiste marseillais dans l’entre-deux-guerres", maîtrise, Aix-Marseille I, 1997 — Fontanelli Morel Françoise, "I Comitati Pro Vittime Politiche d’Italia » à Marseille dans l’entre-deux-guerres. Histoire d’une organisation anarchiste en exil", Master II, Aix-Marseille I, 2011 — Témoignage de Martial Desmoulins, Bulletin du CIRA n°19-20 de mai 1983, Marseille — Antonioli Maurizio, Dizionario biografico degli anarchici italiani, notice Emilio Strafelini, Tome II, Biblioteca Franco Serantini Edizioni, Pise, 2004 .

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