GOUJON Jean-Gabriel [Dictionnaire des anarchistes]

Par Jean Maitron, Rolf Dupuy et Dominique Petit

Né le 27 juin 1859 à Paris, mort le 11 août 1935. Officier du génie, ingénieur des ponts et chaussées. Anticlérical, proudhonien et coopérateur.

Jean-Gabriel Goujon était issu d’une famille protestante, originaire de Sainte-Foy-la-Grande (Gironde). Son père, qui était venu travailler à Paris comme garçon de laboratoire, devint préparateur en pharmacie, puis obtint un poste de confiance à la Pharmacie Centrale, Jean-Gabriel passait ses vacances à Sainte-Foy-la-Grande où il lisait les livres de la bibliothèque d’un oncle socialiste.
Après avoir été reçu à l’Ecole Polytechnique, il fit carrière dans l’armée. Anticlérical et proudhonien, il fut surtout un militant coopérateur.
En contact, dans l’exercice de son métier, avec de nombreux ouvriers, il comprit leur situation et s’efforça de l’améliorer. Dans ses garnisons successives, il adhéra à des sociétés coopératives : à Versailles (Seine-et-Oise), à la société locale de la rue Saint-Martin, fondée par Charles Robert ; à Bordeaux, à la coopérative des « Familles » dont le principal dirigeant était Édouard Marty.
Mobilisé pendant la première guerre mondiale, il collabora au journal La Feuille (Paris, 61 numéros du 3 août 1916 au 10 janvier 1918). Il y traitait de la Crise européenne et le socialisme. Il était également membre à cette époque de la coopérative La Laborieuse de Troyes et de la Ligue pour une Société des nations.
Admis à la retraite après la guerre et fixé à Paris, il devint l’un des militants de l’Union des coopérateurs, membre d’un cercle local et chargé d’une mission de contrôle des œuvres sociales. Il était extrêmement vigilant et faisait preuve d’une surprenante connaissance de la coopération et des divers mouvements sociaux. En 1934, après la chute de la Banque des coopératives et à l’occasion de la réorganisation des diverses institutions du mouvement, il présenta un rapport de grande valeur.
Il collabora à l’Encyclopédie Anarchiste de Sébastien Faure (avec lequel il se lia d’amitié) et à plusieurs titres de la presse libertaire dont  : Le Libertaire, organe hebdomadaire de l’Union Anarchiste, Plus Loin (Paris, 1924-1939 dont il était membre du comité de rédaction), la revue du docteur Marc Pierrot et La Voix Libertaire (Limoges, 1929-1939) animé par A. Perrissaguet et René Darsouze.
En 1929, il fit des conférences hebdomadaires pour le Cercle d’études et de documentation du groupe anarchiste des 17e et 18e arrondissements qui se trouvait 48 rue Duhesme. A la même époque, il donnait dans les groupes de la Jeunesse anarchiste des conférences qui avaient pour thèmes  : Le Libre échange et Liberté et organisation. En juillet 1929, il demeurait 75 rue du Moulin des Prés (13e arrondissement). Il était marié et père de deux filles.
Jean–Gabriel Goujon, qui avait travaillé un temps comme ingénieur des ponts et chaussées à Bordeaux et y avait milité à l’Union anarchiste du sud-ouest, est décédé dans la nuit du 11 au 12 août 1935.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article156064, notice GOUJON Jean-Gabriel [Dictionnaire des anarchistes] par Jean Maitron, Rolf Dupuy et Dominique Petit, version mise en ligne le 12 mars 2014, dernière modification le 4 janvier 2020.

Par Jean Maitron, Rolf Dupuy et Dominique Petit

SOURCES  : Bulletin des Cercles de l’UDC, novembre 1934. — Le Libertaire, 6 septembre 1935. — Plus Loin, octobre 1935 & mai 1937. — R. Bianco , Un siècle de presse…, op. cit. — Arch. Préf. de pol. 1 W 1066.

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