Par Robert Brécy, notice complétée par Rolf Dupuy et Guillaume Davranche
Décédé début 1949 ; chansonnier ; anarchiste puis communiste.
Chansonnier libertaire auteur de nombreuses chansons dont Révolution (1910), Si les métaux parlaient (1910), La Voix du Bronze (1911), Guerre à la guerre (1912), Robert Guérard était membre de la Muse rouge, et participait à l’animation des galas et sorties organisées par les groupements ouvriers anarchistes ou syndicalistes révolutionnaires.
En 1912, il fonda le Groupe libre de propagande et d’éducation par le théâtre et la chanson.
Robert Guérard n’était cependant pas que chansonnier. C’était un militant de la Fédération communiste anarchiste et, en avril 1913, il fit partie de la commission de six membres chargée d’organiser le congrès national prévu pour le mois d’août (voir Albert Goldschild).
En octobre 1913, il fut nommé administrateur technique de la coopérative Le Cinéma du peuple (voir Yves Bidamant).
En janvier 1921, il adhéra au PCF à la suite d’Ernest Girault et fut vivement attaqué pour cela dans Le Libertaire du 21 janvier 1921. À la fin du mois, il se joignit à la scission de la Muse rouge qui fonda Les Chansonniers du peuple (voir Louis Loréal).
Il fonda ensuite le groupe La Muse plébéienne qui édita ses propres textes dont Vers l’Internationale, La Rouge, Le Tocsin du grand soir, À bas la guerre, etc.
Il revint ensuite à la Muse Rouge et, en 1931, il milita pour qu’elle adhère à la Fédération du théâtre ouvrier de France, proche du PCF. La querelle sur cette question entraîna une nouvelle scission de la Muse rouge, puis son déclin.
Il aurait, par la suite, été exclu du PCF. À sa mort en 1949, Robert Guérard, qui avait participé à la Libération aux soirées de la Vache enragée, était qualifié de « véritable libertaire » dans Le Libertaire du 11 février 1949.
Par Robert Brécy, notice complétée par Rolf Dupuy et Guillaume Davranche
SOURCES : Robert Brécy, Florilège de la chanson révolutionnaire, de 1789 au Front populaire, Hier et Demain, 1978 — Tanguy Perron, « Le Cinéma du peuple », Le Mouvement social de septembre 1995 — Gaetano Manfredonia, La Chanson anarchiste en France des origines à 1914, L’Harmattan, 1997 — Robert Brécy, Autour de la Muse rouge, Rowman & Littlefield, 1998 — Le Libertaire du 11 février 1949 — René Bianco « Un siècle de presse... », op. cit.