Par Jean Maitron. Notice complétée par Rolf Dupuy et Mauricette Laprie
Né le 24 janvier 1854 à Vicdessos (Ariège), obsèques civiles le le 27 septembre 1922 à Portets près de Bordeaux (Gironde) ; employé aux chemins de fer ; anarchiste.
Fils de Léon Lapeyr, boulanger, et Séraphine Ferriès, Edouard Lapeyre, employé à la direction des chemins de fer du Midi, fut l’un des organisateurs du groupe anarchiste de Bordeaux (Gironde) vers 1890. Il habitait 58 impasse de Marmande et était en contact avec Sébastien Faure.
Son matricule militaire lors du recensement de 1874 indiquait qu’il était employé de commerce, résidant à Toulouse, aîné de veuve. Sa position dans l’armée active signalait « passé dans la réserve le 1er juillet 1880, sursis en 1881, non disponible des chemins de fer du Midi le 25 octobre 1881, passé dans l’armée territoriale le 1er juillet 1884. »
Le 26 novembre 1893, le commissaire central de Bordeaux établit une notice individuelle pour le préfet de la Gironde « Pierre Joseph Lapeyre, demeurant 9 rue Cousin, comptable au chemin de fer du Midi… est un anarchiste des plus militants, il assiste à toutes les réunions des anarchistes et même du parti socialiste, il y prend presque toujours la parole et s’exprime en termes des plus violents, ses théories sont : ni Dieu, ni maître. Il a une assez bonne instruction et la parole facile, dans le parti on le considère comme orateur. Aux élections législatives de 1889, il s’est présenté comme candidat anarchiste abstentionniste dans la 2ème circonscription de Bordeaux. Lapeyre est intime avec l’anarchiste Rieumer, et correspond avec les groupes de Paris. Il est célibataire. Le 28 juillet 1892, il fut poursuivi pour menace par écrit, mais il n’a pas été condamné à Bordeaux. »
Il a été dit par erreur que le 5 août 1898, il fut poursuivi pour « vol » avec sa compagne Jeanne Villeneuve et Rolland et fut condamné à un an de prison par la Cour d’Assises de la Gironde. En fait il s’agit d’Edmond François Lapeyre né le 3 février 1876 à Bordeaux, mort le 12 août 1910 à Saint Laurent (Guyane)-ANOM H711
Edouard Lapeyre collabora entre 1905 et 1914 à l’Anarchie et pendant la Première Guerre mondiale à Ce Qu’il Faut Dire (Paris, 1916-1917) de Sébastien Faure. Dans la dernière année de sa vie il collabora également à la Revue anarchiste ( Paris, n° 1, 28 janvier 1922) fondée par Sébastien Faure. . Ses obsèques civiles se déroulèrent le 27 septembre 1922 au cimetière de Portets (Gironde) en présence des Amis de la Vérité de Bordeaux.
Il était marié le 24 juin 1899 à Portets avec Jeanne Labandehore, née le 27 mars 1870 à Bordeaux, fille de Pierre Adolphe Labandehore.
« Philosophe sûr, libertaire lucide », écrivit Le Libertaire en reproduisant le testament de Lapeyre dans son n° du 6-13 octobre 1922.
Il était le frère de Pierre Polycarpe Clément Lapeyre.
Par Jean Maitron. Notice complétée par Rolf Dupuy et Mauricette Laprie
SOURCES : Arch. Bordeaux Métropole, 3527I10. — Arch. Dép. Haute-Garonne, 1R32. — La Révolte, année 1898. — Le Libertaire, année 1922. — La Petite Gironde, 28 septembre 1922. — R. Bianco, Un siècle de presse, op. cit. — Vivien Bouhey, annexe 24. — Etat civil de Vicdessos (Ariège), de Portets (Gironde).