Par Jean-Louis Panné, Rolf Dupuy
Née le 20 novembre 1906 à Saint-Cheron (Seine-et-Oise, Essonne), morte le 15 octobre 1991 à Paris (Ve arr.) ; inspectrice de l’Assistance publique ; militante anarchiste et syndicaliste à Paris.
Fille de Félix Pelletier, visiteur à l’Assistance publique, et de Eugénie Legorgeu, sans profession, Lucile Pelletier avait fait des études de lettres. Au milieu des années 1920, à la lecture des œuvres de Bakounine et de Kropotkine, elle adhéra à l’anarchisme communiste et devint la secrétaire du groupe de Paris 17e et 18e de l’Union anarchiste (UA). Elle demeurait alors 14 rue du Val-de-Grâce (Ve arr.).
Partisane de la plateforme organisationnelle dite d’Archinov*, elle fut, à l’issue du congrès tenu en avril 1930 par l’Union anarchiste communiste révolutionnaire (UACR), la responsable du Bulletin mensuel de la minorité de l’Union anarchiste communiste (Paris, 5 numéros de septembre 1930 à mars 1931) dont le gérant était A. Fontan et où elle fut remplacé pour le dernier numéro par Louis Esteve. Elle était alors membre du syndicat CGTU des employés et collaborait également au Libertaire.
Après la proclamation de la République en Espagne en 1931, elle y fit quelques séjours et, à la demande de Pierre Monatte, écrivit sur la situation espagnole dans La Révolution Prolétarienne. C’est également dans cette revue qu’en 1934 elle fut l’auteure de la nécrologie de Nestor Makhno.
En 1935 elle réussit le concours d’inspecteur de l’Assistance et fut nommée dans la Meuse mais, désireuse de revenir à Paris, elle passa le concours de rédacteur à l’administration générale de l’Assistance publique où elle resta jusqu’en 1968. Elle appartint dès lors à la Fédération des Services publics de la CGT réunifiée.
Dans « l’euphorie » de la Libération, elle adhéra au parti socialiste SFIO. Lors de la scission syndicale de 1947-1948, elle constitua avec la majorité de ses collègues de l’inspection hospitalière un syndicat autonome : le syndicat des cadres de l’assistance publique. Puis avec les syndicats similaires des administrations parisiennes, elle participa à la formation de l’union des syndicats de cadres.
Lucile Pelletier, qui en 1956 avait quitté le parti socialiste, « incapable de se solidariser plus longtemps avec la politique qui s’y menait », fut secrétaire générale du syndicat des cadres de l’Assistance publique jusqu’à sa retraite.
Par Jean-Louis Panné, Rolf Dupuy
SOURCES : Arch.Nat F7/13061. — Notes autobiographiques de L. Pelletier. — Notes de R. Bianco in Dictionnaire biographique du mouvement ouvrier, op. cit. — R. Bianco, Un siècle de presse anarchiste, op. cit. — État civil. — Sur Gallica on peut lire le journal dont elle était rédactrice : Le Bulletin Mensuel de la Minorité de l’Union Anarchiste-Communiste, n°6 d’août 1931, à cette adresse :
https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k1204756p.r=anarchiste?rk=21459;2