AUGIER Joseph, Jean [Dictionnaire des anarchistes]

Par René Bianco, Antoine Olivesi, Rolf Dupuy, notice complétée par Thierry Bertrand

Né le 16 août 1888 à Marseille (Bouches-du-Rhône), mort le 24 octobre 1925 à Marseille ; employé de bureau ; anarchiste, syndicaliste de Marseille.

C’est sa mère, Élisabeth Augier, née Bouchet, secrétaire du syndicat du Vêtement de Marseille et gérante du bureau de placement gratuit pour les femmes à la Bourse du travail, qui avait introduit Jean Augier dans les milieux libertaires.

Lui-même exerça les professions de taillandier, de saute-ruisseau, d’employé (1919). Il fréquenta les intellectuels libertaires, notamment Jean Marestan, en 1903, à la Bourse du Travail de Marseille, participa à la fondation d’un groupe théâtral de propagande qui dura jusqu’en 1914. Il lutta contre la loi des trois ans et participa à la campagne pour l’affaire Rousset-Aernoult.

Le 1 juillet 1911 il se mariait avec Marie Fabre. En 1912 Jean Augier dit Raymonval logeait 20 rue Pierre Dupré.

Augier était membre du groupe de la Jeunesse syndicaliste révolutionnaire et du groupe d’Etudes sociales en 1913. Mais son activité essentielle se déroula dans le cadre du Théâtre social dont il fut " le principal artiste [...] un enragé du théâtre [...] le Montéhus marseillais " selon les termes extraits des rapports de l’époque.
Il joua notamment A Biribi, Le départ du conscrit, Le rêve de Rousset, Mon pichoun (en provençal) et Aux victimes du Maroc, ce qui lui valut d’être verbalisé le 11 mars 1914. Il joua également dans la plupart des pièces représentées, aux cotés de Caroline Amblard, l’animatrice principale du Théâtre social et secrétaire du syndicat des ouvrières de l’imprimerie.

Il quitta même un moment son travail d’employé de bureau pour se consacrer entièrement à ses activités militantes et théâtrales. Il habitait en septembre 1914 au 91, rue Saint Sébastien.

Exempté en 1909 il était reconnu apte et mobilisé au 158e régiment d’infanterie de Lyon lors de la première guerre mondiale. Il fit "campagne contre l’Allemagne" du 22 février au 20 avril 1915 où il fut réformé pour bacillos pulmonaire.

Élu secrétaire général du syndicat des employés de commerce et secrétaire adjoint de l’UD-CGT dans les Bouches-du-Rhône, il fit partie avec Matton, Coron et d’autres militants du courant minoritaire en 1918-1919 et se prononça pour la IIIe Internationale au cours d’un meeting à Marseille, le 25 mai 1919.

Il avait créé, par ailleurs, le syndicat des employés des Compagnies de navigation et fut secrétaire à Marseille des Amis de la Vague.

_Ce fut probablement la tuberculose attrapée pendant la première guerre mondiale qui le tua à Marseille le 24 octobre 1925.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article156146, notice AUGIER Joseph, Jean [Dictionnaire des anarchistes] par René Bianco, Antoine Olivesi, Rolf Dupuy, notice complétée par Thierry Bertrand, version mise en ligne le 15 mars 2014, dernière modification le 15 mars 2014.

Par René Bianco, Antoine Olivesi, Rolf Dupuy, notice complétée par Thierry Bertrand

SOURCES : Arch. Dép. Bouches-du-Rhône, M 6/3412, 3851, (rapports de police des 8 décembre 1912, 6 février et 3 mars 1913, 9 juillet 1918), 3860, 10810 (rapport du 7 janvier 1913), 10827 ; XIV M 25/48 (rapport du 6 avril 1914) ; XIV M 25/52, rapport du 26 mai 1919 ; 1R1313. — Arch. Com. Marseille, listes électorales de 1919. — Etat civil — La Vague, 15 janvier 1920. — P. Barraut et R. Bianco, Le théâtre social, un essai de culture ouvrière, Éd. du CIRA, Marseille, 1978, — J. Bonnabel, Le Mouvement ouvrier à Marseille... — DBMOF, notice d’ A. Olivesi. — R. Bianco, Le Mouvement anarchiste à Marseille et dans les Bouches-du-Rhône de 1880 à 1914, Ed. du CIRA, Marseille, 1978. — Témoignage de Henri Cauvin.

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