BÉRANGER Julien [Dictionnaire des anarchistes]

Par Jean Maitron, Rolf Dupuy, Guillaume Davranche

Né le 7 février 1874 à Roubaix (Nord), mort au printemps 1939 ; apprêteur d’étoffes ; anarchiste et syndicaliste.

Né d’un père belge, Julien Béranger fut un des principaux animateurs de l’anarchisme à Roubaix avant 1914. Il y a sans doute identité avec un Béranger, militant dans les années 1890 à Roubaix, expulsé en 1894 en raison de ses activités militantes. Revenu à Roubaix en janvier 1897, il demeura 38 rue Paul-Bert et continua à faire de la propagande anarchiste.

Le 11 décembre 1910, il fut un des fondateurs du Groupe d’action et d’éducation syndicaliste (GAES) de Roubaix, qui structura la minorité syndicaliste révolutionnaire dans ce département où la CGT était dominée par les guesdistes. Le GAES, animé par les libertaires, avait son siège au 104, rue Bernard.

En janvier 1911, Julien Béranger fut un des initiateurs de la nouvelle série du Combat, « organe communiste révolutionnaire du Nord » animé par le groupe anarchiste de Roubaix.

Du 15 au 17 août 1913, il fut délégué au congrès national anarchiste à Paris, et participa à la rédaction du manifeste de la Fédération communiste anarchiste révolutionnaire (FCAR), aux côtés de Marc Pierrot, Sébastien Faure et Ernest Girault.

Pendant la Grande Guerre, Béranger désapprouva l’union sacrée. Au printemps 1916, il apporta sa signature et celle d’« amis de Roubaix » au manifeste pacifiste « La paix par les peuples » (voir Charles Benoît) qui s’opposait au Manifeste des Seize (voir Jean Grave). Puis il fit partie des diffuseurs du journal pacifiste CQFD de Sébastien Faure. Poursuivi devant le conseil de guerre, il y fit de courageuses déclarations pacifistes. Tombé gravement malade, il fut l’année suivante hospitalisé dans un sanatorium de la Loire.

En 1930, il habitait 80, avenue Jean-Jaurès à La Courneuve (Seine). En juillet 1935, il fut l’un des signataires du manifeste pour une conférence contre la guerre et l’union sacrée, publié dans Le Libertaire du 12 juillet. Cette conférence fut ensuite tenue à Saint-Denis.

Julien Béranger mourut en 1939 et sa disparition fut annoncée dans la Révolution prolétarienne du 10 avril.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article156147, notice BÉRANGER Julien [Dictionnaire des anarchistes] par Jean Maitron, Rolf Dupuy, Guillaume Davranche, version mise en ligne le 15 mars 2014, dernière modification le 19 novembre 2022.

Par Jean Maitron, Rolf Dupuy, Guillaume Davranche

SOURCES : Les Temps Nouveaux, année 1902. — Le Combat, 1911-1914. — CQFD, années 1916-1917. — Le Libertaire du 23 août 1913 et du 12 juillet 1935. — La Révolution prolétarienne du 10 avril 1939. — Alfred Rosmer, Le Mouvement ouvrier pendant la guerre, tome II, Mouton & co, 1959. — J. Polet, L’Anarchisme dans le département du Nord, 1880-1914, DES Lille, 1967. — État civil.

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