BERGUES Jules [Dictionnaire des anarchistes]

Par Laurent Gallet

Né le 22 décembre 1855 à Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme) ; chaudronnier ; anarchiste.

Est-ce lui qui, en 1882-1884, était actif à Saint-Étienne où il chercha à organiser les mineurs pour les soustraire à l’influence modératrice de Michel Rondet ? Il aurait été alors condamné à trois mois de prison.
Venu de Saint-Étienne, Jules Bergues s’installa à Lyon (Rhône), 91 bis, rue Bugeaud, à l’été 1884.
L’année suivante, il fut membre de la commission chargé d’organiser le banquet du 18 mars en souvenir de la Commune de Paris. Au même moment, il fut également nommé au sein de la commission pour la propagande abstentionniste à l’occasion des élections. Dans ce but, il se fit inscrire sur les listes électorales pour pouvoir prêcher l’abstention lors des réunions électorales.

En mars 1886, il fut membre, avec quelques anarchistes mais surtout des socialistes-révolutionnaires, d’une commission destinée à faire pression sur la préfecture pour donner du travail aux ouvriers. À ce titre, il prit sciemment, le 3 avril, la présidence d’une réunion publique interdite par la préfecture.

L’interdiction provenait de ce que l’un des déclarants avait omis d’indiquer son
nom et son adresse. Bergues fut donc condamné en simple police à quinze francs d’amende le 29 avril. Le 6 décembre, la commission des ouvriers sans travail tint une réunion publique salle Rivoire, 242 avenue de Saxe. À la fin de celle-ci, une manifestation spontanée se mit en branle au chant de la Carmagnole afin d’accompagner la commission à l’hôtel de ville. Il s’agissait d’obtenir une réponse à une pétition qui lui avait été adressée dans le but d’obtenir du travail. Le lendemain, la commission investit la séance du conseil municipal, accompagnée de si nombreux soutiens que la salle pouvant contenir 500 personnes était comble.

Le 8 février 1887, deux bombes firent explosion au palais de Justice blessant un commissaire et sept agents de police. 15 anarchistes furent perquisitionnés, et Bergues plus particulièrement soupçonné. Toutefois, l’enquête n’aboutit pas.
Peu après, il fonda une ligue des anti-propriétaires. Les membres de cette ligue ne devaient payer aucun propriétaire et se prêter un mutuel appui pour déménager à la cloche de bois.

Par la suite, Bergues quitta Lyon pour Annonay (Ardèche) en octobre 1888. C’est comme délégué de cette ville qu’il se rendit au congrès anarchiste de Genève tenu les 16 et 17 août 1890 (voir Octave Jahn).

Il fut perquisitionné le 30 mars 1892 en même temps que 38 autres anarchistes lyonnais, puis impliqué dans une poursuite pour association de malfaiteurs en avril-mai 1892. il était en fuite lors de la grande rafle du 22 avril qui conduisit à 29 arrestations et à celle du 30 avril (6 nouvelles arrestations et 9 fuyards dont Bergues).

Il fut maintenu sur les listes départementales d’anarchistes à surveiller au moins jusqu’en 1895.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article156161, notice BERGUES Jules [Dictionnaire des anarchistes] par Laurent Gallet, version mise en ligne le 14 mars 2014, dernière modification le 21 novembre 2022.

Par Laurent Gallet

SOURCE : Arch. Dép. Rhône, 4M248, 4M251, 4M306, 4M309, 4M320, 10M372 — Arch. Dép. Loire, série M.

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