CLAR Fanny [OLIVER Clara, Fanny, dite] [Dictionnaire des anarchistes]

Par Guillaume Davranche, Marianne Enckell

Née le 17 février 1875 à Paris (IVe arr.), morte le 24 février 1944 ; journaliste et écrivain ; anarchiste, puis socialiste et féministe.

Fille d’un couple d’opticiens installés au 28, avenue Victoria, à Paris 1er. Mère de Jean, Clare, Guillaume Célié, né le 21 février 1897 à Paris 17e, fils de Émile, Jean Célié, comptable, 30 ans, avec lequel elle s’était mariée. Ils étaient alors domiciliés 70, rue des Batignolles.

Elle vécut ensuite avec le dessinateur et sculpteur Raphaël Diligent (1884-1964).

En 1904, elle écrivait dans Le Libertaire sous la signature de Francine. Elle y rencontra Miguel Almereyda, avec lequel elle resta liée. Elle fit partie de la Ligue Internationale pour l’Education Rationnelle de l’enfance, fondée par Francisco Ferrer en 1908.

À partir du 21 août 1912, elle donna chaque semaine dans La Guerre sociale une chronique féminine (mais nullement féministe) : « Notre coin ». À la suite d’Almereyda, elle annonça dans La Guerre sociale du 11 décembre 1912, son adhésion au Parti socialiste. En novembre 1913, elle rejoignit Le Bonnet rouge d’Almereyda.

À partir du 6 octobre 1916, elle donna à L’Humanité un roman-feuilleton sentimental, La Rose de Jéricho.

Installée avec son compagnon à Dampmart (Seine-et-Marne) vers 1920, tous deux jouèrent un rôle important dans la fédération SFIO de Seine-et-Marne après la scission de Tours. Dans l’entre-deux-guerres, Fanny Clar et son fils collaborèrent à plusieurs titres de la presse socialiste et syndicaliste confédérée : Le Travail de Seine-et-Marne, Floréal, Le Populaire, Le Peuple... Elle fut également romancière (admise en 1924 à la Société des gens de lettres) et figurante dans L’Atalante (1934), film réalisé par le fils d’Almereyda, Jean Vigo, avec lequel elle s’était liée d’amitié ; elle y jouait la mère de Juliette ; Raphaël Diligent y figure comme « Raspoutine, le trimardeur », et avait auparavant joué le troisième pompier dans Zéro de conduite du même réalisateur..

En 1932, Fanny Clar était domiciliée à Orgerus (Seine-et-Oise) et au 27, rue Eugène-Sue, à Paris 18e. Elle collaborait à ce moment-là au Soir (rubrique des arts), à L’Ere nouvelle (rubrique féminine), au Peuple de Bruxelles, à Vu et à L’Age heureux. En 1933, elle résidait 3 rue Campagne-Première, Paris 14e.

Elle collabora à plusieurs périodiques anarchistes et libertaires : Les Hommes du jour (1908-1913), La Mère éducatrice de Madeleine Vernet, (1917-1939), Notre Voix (1919-1920), L’Ordre naturel (1920-1922), La Muse Rouge (1922-1926), Le Semeur de Normandie (1923-1926) ; elle fut secrétaire de rédaction de la deuxième série de L’Ordre naturel (sous-titré Journal des Peuples et dirigé par H.L. Follin, 36 numéros, 1923-1925), et donna une nouvelle à l’Almanach de la paix pour 1934.

En 1938, elle envoya son ouvrage Dix-sept et un à la dirigeante communiste Bernadette Cattanéo, avec en dédicace "Sans oubli, malgré les apparences".

Dans L’Unique n°2 de juillet 1945, E. Armand signala la disparition de Fanny Clar dans une liste des « amis, abonnés et collaborateurs de L’En-dehors » décédés pendant la guerre.

Deux expositions à Argelès-sur-Mer ont retracé le parcours et les engagements de Fanny Clar (en 2007) et de Raphaël Diligent (en 2009), sur l’initiative de leur petit-fils François Celié-Clar (décédé en novembre 2011), qu’ils avaient élevé.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article156185, notice CLAR Fanny [OLIVER Clara, Fanny, dite] [Dictionnaire des anarchistes] par Guillaume Davranche, Marianne Enckell, version mise en ligne le 13 mars 2014, dernière modification le 18 novembre 2022.

Par Guillaume Davranche, Marianne Enckell

ŒUVRE : Céline, petite bourgeoise (avant 1919). — Les Mains enchantées, 1924. — Les Jacques, 1926. —La Maison des sept compagnons (préface d’Albert Bernet, illustrations de Paulette Humbert), 1928. — Les Trois Souhaits de Babette, Les Trois Biens du pauvre homme, 1928. — La Ronde de la maison. Livre de lecture courante pour le cours préparatoire, 1929. — Vitivit et sa nichée : histoire d’une famille de pinsons, 1931. — L’appel de l’homme de l’usine, du chantier, manifeste, 1932. — La Colombe blessée, 1932. — L’Enfant sans larmes, 1932. — L’Ile aux épouvantails, 1935. — Nous allons jouer... Théâtre des petits dédié aux grands (illustrations de R. Diligent), 1935. — Sans rimes... non sans raisons (illustrations de Louis Neillot), 1935. — Dix-sept et un (illustrations de R. Diligent), 1938. — Le Jardin des mille soucis (illustrations de Sim Bouglé), 1939.

SOURCES : Archives de Paris. — Arch. Dép. Seine-et-Marne, série 10 M. — La Guerre sociale du 11 décembre 1912. — Le Travail de Seine-et-Marne, 1921 à 1925, passim. — Le Populaire, 25 octobre 1921. — Annuaire général des lettres, 1932. — L’Unique, n° 2, juillet 1945. — P.E. Sallès Gomès, Jean Vigo, Seuil, 1957. — Le Nouvel Observateur du 18 mars 1974 – René Bianco, Un siècle de presse…, op. cit. — Informations de la famille Celié-Clar, Argelès-sur-Mer, 2011. — Note d’Emilià Paez.

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