COMBEROUSSE Alphonse (dit Ravachol) [Dictionnaire des anarchistes]

Par Laurent Gallet, Dominique Petit

Né le 21 septembre 1869 à Bourgoin (Isère), mort le 6 juillet 1960 à Annoisin-Chatelans (Isère) ; fileur cartonnier ; anarchiste de Lyon.

En janvier 1891, Alphonse Comberousse fonda avec Cusset le groupe anarchiste Les Vengeurs grivois à La Grive près de Saint Alban (Isère). Comberousse ayant perdu son emploi à l’usine de la Grive, se fixa à Vienne, à la fin mars, le commissaire de police de Bourgoin signalait que le groupe semblait ne plus exister.

Le 18 avril 1891, la police saisissait sur lui des placards et manifestes anarchistes. En juin à la suite de l’explosion d’une cartouche de dynamite à Vienne, il fit de la prison préventive et quitta cette ville pour aller chercher du travail à Saint-Etienne.

Comberousse se fixa à Lyon en 1892. À la fondation du journal L’Insurgé, il en fut secrétaire, poste duquel il démissionna au bout de deux mois.

Lors des élections législatives de 1893 il fit, dans la 5ème circonscription, acte de candidature abstentionniste. Il prit ainsi part, avec Pierre Desgranges dans la 1ère circonscription, Louis Polo et François Vitre dans la 3ème, Hippolyte Dumortier dans la 4ème, Daniel Condom, Marius Debard et Claude Joly dans la 7ème, Maurice Condom dans la 9ème et Marius Blain dans la 1ère circonscription de Villefranche-sur-Saône, à une vaste campagne abstentionniste.

Peu après les attentats de la rue des Bons-Enfants et du bouillon Duval, des perquisitions furent ordonnées le 20 novembre 1893 au domicile de 102 militants lyonnais. Des journaux, brochures et du courrier furent saisis chez Comberousse.

Le 1er janvier 1894, il fut de nouveau perquisitionné à l’occasion d’une grande opération nationale après l’attentat d’Auguste Vaillant à la chambre des députés. La saisie d’un ballot de brochures de Charles Malato servit de prétexte à l’inculper d’infraction à la nouvelle loi votée le 18 décembre 1893. Toutefois, il s’agissait de la réimpression d’un texte qui, auparavant, circulait librement et contre lequel aucune mesure répressive n’avait jamais été prise. De surcroît, le ballot retrouvé chez Comberousse n’avait pas été ouvert, de sorte qu’il ne put être accusé d’avoir distribué la brochure. Il ne fut libéré que le 22 janvier suivant, après quatre interrogatoires.

De nouveau arrêté lors d’une opération les 19 et 20 février, il fut détenu à la prison de Saint-Paul et libéré le 23. L’affaire ne se terminait pas ainsi puisque le 15 mars, la cour d’appel de Lyon mit Comberousse, Lombard, Jacomme et Jean Boget en accusation sous le couvert d’injures à l’armée, infraction prévue par la loi sur la presse de 1881. Comberousse fut déclaré non coupable à l’audience du 23 mai 1894, au contraire de ses trois co-inculpés.

En 1895, il appartint à la chambre syndicale des cordonniers mais ne sembla pas y jouer un rôle très actif.

En décembre 1895, il était camelot dans les environs de Lyon, ayant reçu du compagnon Claude Mazoyer, 600 mètres de tissus d’une valeur de 180 francs qu’il devait vendre pour partager les bénéfices avec celui-ci. Mais il ne donna plus de nouvelles et les compagnons pensèrent qu’il s’était approprié le montant de la vente.

En mai 1896, un rapport de police le signalait en Suisse à Genève où il recherchait du travail, il habita un certain temps chez le compagnon Marius Adrien Blain cordonnier 1 rue Pradier. Il était en relation avec Bordat et quelques autres anarchistes. En juin 1896, il habitait chez une dame Morel, 7 allée Malbuisseau à Genève.

En octobre 1896, de retour à Lyon, il partit pour Alger où il arriva le 8 octobre 1896 où il travailla comme peintre chez Petit rue de Constantine. Il y fréquenta l’anarchiste Jules Xixonnet. Mais ayant été pris de fièvres, il dut rentrer chez ses parents à Lyon où il arriva le 5 novembre 1896.

De même qu’en 1893, il se déclara hostile à la manifestation du 1er mai en 1897.

Après quelques années en retrait, Comberousse reparut actif au sein du groupe Germinal (1901-1902).

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article156188, notice COMBEROUSSE Alphonse (dit Ravachol) [Dictionnaire des anarchistes] par Laurent Gallet, Dominique Petit, version mise en ligne le 13 mars 2014, dernière modification le 3 octobre 2020.

Par Laurent Gallet, Dominique Petit

SOURCES : Arch. Dép. Rhône 4M256, 4M311, 4M312, 4M315, 4M318, 4M320, 10M372, 2U566 — Arc. Nat. 19940437 art 337 Fonds de Moscou — Le Père Peinard 1er février 1891. — Etat civil.

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